Mashhad un lieu de pélerinage en Iran

Au centre, il y a la table, et autrefois, c’était le lieu du sacrifice. On y tuait la bête et même parfois, l’homme.

En lisant un manuscrit pour un livre que Serge Michel prépare sur l’Iran, et qui sortira bientôt, j’ai appris que la ville de Mashhad, à 1500 kilomètres de Téhéran, est toute entière organisée autour d’un tombeau, comme les convives autour de la table. C’est le tombeau de l’Imam Ali Reza. Il mourut probablement à table en mangeant le raisin que lui avait offert le calife Al Mamoun. Alors j’ai voulu faire un peu d’étymologie (science des mots) sur le nom de Mashhad, qui signifie « ville du martyr ».

Organisation de la ville

Organisation de la ville


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Education de l’oreille?

A l’heure de la réforme du système scolaire du primaire à l’Université, petit de FXD questionnement sur ce qui pourrait être améliorer dans l’éducation de nos jeunes pousses.

A regarder de plus près la réforme des concours pour devenir enseignant, on constate avec un certain étonnement, qui a d’ailleurs provoqué un tollé chez les enseignants, la disparition d’une épreuve dite «culturelle» qui venait compléter l’épreuve scientifique et littéraire.

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Concrètement, les œuvres de Miro, les gnossiennes de Satie et les chorégraphies de Béjard, tout ça, au placard. Un placard qu’on entrouvrira au Collège, histoire de rassurer tout le monde, histoire de reposer les élèves, heures de chahut pour beaucoup. En effet, on sait que les cours dits «artistiques» dispensés au Collège ne sont pas ceux qui habituellement demandent le plus de travail ni ceux qui sont le mieux suivis. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les disciplines sont déconsidérées des élèves et des autres professeurs, non. A ce moment du parcours scolaire, on pense ces matières comme moyen d’ouvrir les yeux et les oreilles sur les productions de l’homme, sur l’art, un art qui pense, refuse, reconstruit la société dans laquelle il baigne. La visée éducative s’inscrit donc dans une logique initiatique.

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Plus intrigante en revanche est la fixation qui s’opère sur les nécessités absolues de savoir écrire et lire. Les Lettres, doivent être maîtrisées pour retrouver leur noblesse, certes. Mais qu’est-ce qui fondamentalement justifie cette omniprésence de l’écrit sur l’écoute. Ouvrir ses oreilles, savoir différencier des instruments, en reconnaître leur timbre, repenser auditivement l’espace dans lequel on évolue, tout ça, ce n’est que pour les grands? Pourtant, ils sont nombreux les pédagogues à militer pour abolir ce déséquilibre, pour une éducation auditive, musicale et attrayante. De là à prôner qu’il faudrait que nos chérubins sachent écrire la musique, c’est un pas que nous ne franchirons pas, et puis les écoles de musique bouderaient. Quoique. Ça rehausserait le niveau général des jeunes musiciens en France.

Pour prendre un peu de hauteur dans la cour d’école, nous serions amener à penser qu’en France, il existe un réel manque quant à l’éducation sérieuse des sens de l’enfant. Les sens, et leur éducation, ne peuvent se cantonner aux tous petits, cette quête des sens est l’apprentissage d’une vie, et on ne saurait se lasser de maîtriser et de connaître un peu plus chaque jour les possibilités offertes par son corps.

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Éduquer le regard, développer son écoute musicale, apprendre à reconnaître le bon goût d’aliments sains, sensibiliser toujours un peu plus son toucher et son odorat, ça, c’est l’apanage des Autres, des Grands. A moins que dans certaines couches sociales on n’ai pas attendu de faire l’addition des années pour entamer un process éducatif indispensable au bon comportement d’un enfant, et in fine d’un adulte.

Lire aussi:

D comme Pierre Denis

La géographie pour tous, en quelques mots simples, avec un brin d’esprit critique sur la pertinence du vocable en géographie. Dans Les mots de la géographie, vous trouverez tout ça, une multitude d’entrée, une réflexion sur les termes géographiques et leur ( bon ) usage.

Les mots de la géographie Roger brunet

Prise en main de l’ouvrage en question.

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Autonomie et Hétéronomie

Pour une fois, on dira que les mots sont gros, mais pas grossiers. Autonomie, tout le monde sait ce que ça veut dire, c’est quand on peut se débrouiller tout seul. Auto=soi-même. Et hétéronomie? C’est le contraire, c’est quand un village, par exemple, dépend entièrement de choses lointaines pour sa survie et son approvisionnement quotidien. Hétéro=autre. Ici, ce jeudi, on découvre une chose étonnante, et c’est peut-être un événement. Les villages qui se débrouillaient tout seuls on brutalement perdus leur autonomie. Et grâce à quoi? Devinez! Grâce à l’auto!

Notre équipe est aujourd’hui réduite et poursuit ses recherches philosophiques rurales, ses recherches dans le village de Vicq-sur-Gartempe et ses parages. Il pleuvait ce jour-là, encore moins de monde dans la rue et toujours autant d’automobiles, comme pour faire ressortir le décalage entre la dépopulation et l’invasion des moteurs à explosion. Le village a perdu l’autonomie d’autrefois et semble ne plus devoir dépendre désormais que des lointains. Le facteur Pierre Denis, d’ailleurs, a-t-il été remplacé par une automobile, où par un autre facteur?

La Marque du Sacré

Jean-Pierre Dupuy est Professeur Émérite de philosophie sociale et politique, Ecole Polytechnique de Paris, et professeur de français et de science politique, Université de Stanford. Il est membre de l’Académie Française de Technologie et directeur de recherche du groupe Imitatio. Son dernier livre est un livre sur la catastrophe qui menace le temps présent.  La Marque du sacré, Paris, Carnets Nord, 2009.

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Le Pain de Saint-Ouens

Que veux-tu, un Musée de l’Histoire, comme monsieur Sarkozy, qui t’expliquera qu’elle commence au point A et qu’elle finit au point B?  Une histoire bien tranquille, bien morte comme le temps des pharaons? Dans sa tombe? Ecoute, ce n’est pas comme ça que je vois les choses. J’ai rencontré Medhi et Badrou du Bondy blog, au sujet du problème que j’ai avec les notables du Grand Pressigny, qui me font un procès. Ecoute, j’ai dit à Medhi et Badrou, ce n’est pas comme ça que je vois les choses. Le temps est vivant. Tu vas me demander quel rapport ça a avec le procès que le temps soit vivant? et je vais te dire, on est jeudi, je vais t’expliquer.

En attendant Medhi et Badroudine

En attendant Medhi et Badroudine

A Saint-Ouens, en attendant mon rendez-vous avec Medhi et Badrou, j’ai commencé à vouloir ce procès, à le vouloir vraiment. (suite…)

Le Temps du Vals de Gartempe

Je vous rappelle que c’est Jeudi et que le jeudi, sur notre blog, c’est le jour de l’Evénement, et qu’en ce moment, on s’intéresse particulièrement à un coin de campagne humaine, dans le canton de Pleumartin, sur la commune de Vicq-sur-Gartempe, dans le Poitou, ou peut-être la Touraine ou même le Berry soyons fous. Nous savons bien que les frontières humaines sont fluctuantes au gré des conquêtes et des refontes administratives. Alors soit, nous sommes poitevins, soyons raisonnable, et la Poste l’est aussi, autant que le temps présent. Comme les grands journaux elle suit les découpages. Et nous, puisque notre rôle c’est d’être poète, on admire la beauté des cartographies. Comme celle du livre de Robert Ducluzeau et François Bigot, sur l’évolution des frontières extérieures et intérieures depuis l’Ancien Régime. Et on voit bien qu’elles bougent, ces frontières, comme les rives de la Creuse ou le littoral marécageux de Villeneuve-les-Maguelones. Les lignes tracées comme des illustrations enfantines cachent la négociation dure de la politique. Le facteur Pierre Denis était poitevin et nous filons le long de la Gartempe, la Creuse et la Claise, pour irriguer les trois pays. Jamais deux fois la même eau dans le même fleuve, disait le philosophe Héraclite. C’est que le temps des fleuves est infini, il part de la nuit des temps et y retourne, dans un progrès continu et sans retour. Contrairement au facteur, il ne revient jamais.

Claude Genet

Claude Genet

Voici le temps du Vals. De la Gartempe. Voici l’étrange malédiction des limites. Elles n’ont elles-mêmes pas de limites. Les limites qui changent, sans cesse, qui sont le lieu du changement et du mouvement, c’est aussi celles du monde de l’entre-deux guerres, juste avant l’apparition des inquiétants congés payés qui envahiront les plages réservées de Deauville, le paradis terrestre, comme l’explique le site de la commune. A cette époque, le facteur était quasiment un notable, en tout cas un personnage lettré et le garde champêtre avait des pratiques un peu louche. C’est ce que raconte le grand père jean, devant La Poste. Le garde champêtre (Auguste), c’était le père du père de Jean. Disons qu’il avait une attitude pas trop technique. Quand le préfet s’inquiétait des faibles performances du garde, c’était difficile de lui expliquer que le plus braconnier n’est pas toujours celui qu’on croit. C’est comme les gendarmes. Ils avaient pas la précison et les belles voitures d’aujourd’hui. Et puis tout passe comme la Gartempe. Même ces gens qui nous voient au milieu de la route, devant La Poste, et qui s’arrêtent pour savoir ce qui se passe. Alors je leur dis que nous retraçons la tournée du facteur Pierre Denis, entre les années 20 et les 60 du siècle dernier. On était pas là, on peut pas vous renseigner, me répondent-il, et ils poursuivent leur chemin. Certes. Moi non plus je n’étais pas là. C’est justement ça le temps, on ne le retrouve pas, mais on ne le perd pas forcément. Enfin, on s’est quand même mis en route. Le grand père Jean a la tournée dans la tête. Il parle. A peine atteint l’angle de la place, on croise une vieille connaissance, Claude, qui revient d’un tour en bicyclette. A voir notre aimable compagnie, il est hilare. Mais si vous commencez à vous arretez à chaque fois, on est pas arrivés. En route, en route, le temps passe! C’est qu’une tournée, c’est réglé comme une pendule. Prochaine étape, épicerie Lambert.

Trois générations au départ

Toute la tournée Cliquez cette image

La révolution ne s’improvise pas!

Flow nous livre, dans la rubrique philosophique, une petite réflexion sur le savoir historique, sa force et ses limites.

Je comprend pas… On parle de la révolte sociale latente en France, tout ça, les journalistes s’appuient sur des analyses précises et sérieuses qui montrent comment ont abouties les révolutions, que la société française est une société spécifique, que les données actuelles correspondent avec la situation de révolte en telle année… Allez-y, c’est parti !

Lire ou ne pas lire pour tout changer

Lire ou ne pas lire pour tout changer

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Les Héritiers – Pierre Bourdieu

Au début de son ouvrage sur la reproduction de l’ordre social, Les héritiers, le grand sociologue Pierre Bourdieu cite l’éthnologue Margaret Mead.

Chez les Indiens d’Amérique du Nord, le comportement de visionnaire était hautement stylisé. Le jeune homme qui n’avait pas encore « cherché une vision » était habituellement amené à entendre les nombreux récits des visions qu’avaient eues les autres hommes, récits décrivant en détail le type d’expérience qui devait être considérée comme une vraie vision et le type de circonstance spéciale qui validait une rencontre surnaturelle et, par suite, conférait au visionnaire le pouvoir de chasser, de mener une entreprise guerrière, et ainsi de suite.

Grand sorcier donnant sa bénédiction au Centre de Cri

Grand sorcier donnant sa bénédiction au Centre de Cri

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