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Education de l’oreille?

A l’heure de la réforme du système scolaire du primaire à l’Université, petit de FXD questionnement sur ce qui pourrait être améliorer dans l’éducation de nos jeunes pousses.

A regarder de plus près la réforme des concours pour devenir enseignant, on constate avec un certain étonnement, qui a d’ailleurs provoqué un tollé chez les enseignants, la disparition d’une épreuve dite «culturelle» qui venait compléter l’épreuve scientifique et littéraire.

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Concrètement, les œuvres de Miro, les gnossiennes de Satie et les chorégraphies de Béjard, tout ça, au placard. Un placard qu’on entrouvrira au Collège, histoire de rassurer tout le monde, histoire de reposer les élèves, heures de chahut pour beaucoup. En effet, on sait que les cours dits «artistiques» dispensés au Collège ne sont pas ceux qui habituellement demandent le plus de travail ni ceux qui sont le mieux suivis. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les disciplines sont déconsidérées des élèves et des autres professeurs, non. A ce moment du parcours scolaire, on pense ces matières comme moyen d’ouvrir les yeux et les oreilles sur les productions de l’homme, sur l’art, un art qui pense, refuse, reconstruit la société dans laquelle il baigne. La visée éducative s’inscrit donc dans une logique initiatique.

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Plus intrigante en revanche est la fixation qui s’opère sur les nécessités absolues de savoir écrire et lire. Les Lettres, doivent être maîtrisées pour retrouver leur noblesse, certes. Mais qu’est-ce qui fondamentalement justifie cette omniprésence de l’écrit sur l’écoute. Ouvrir ses oreilles, savoir différencier des instruments, en reconnaître leur timbre, repenser auditivement l’espace dans lequel on évolue, tout ça, ce n’est que pour les grands? Pourtant, ils sont nombreux les pédagogues à militer pour abolir ce déséquilibre, pour une éducation auditive, musicale et attrayante. De là à prôner qu’il faudrait que nos chérubins sachent écrire la musique, c’est un pas que nous ne franchirons pas, et puis les écoles de musique bouderaient. Quoique. Ça rehausserait le niveau général des jeunes musiciens en France.

Pour prendre un peu de hauteur dans la cour d’école, nous serions amener à penser qu’en France, il existe un réel manque quant à l’éducation sérieuse des sens de l’enfant. Les sens, et leur éducation, ne peuvent se cantonner aux tous petits, cette quête des sens est l’apprentissage d’une vie, et on ne saurait se lasser de maîtriser et de connaître un peu plus chaque jour les possibilités offertes par son corps.

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Éduquer le regard, développer son écoute musicale, apprendre à reconnaître le bon goût d’aliments sains, sensibiliser toujours un peu plus son toucher et son odorat, ça, c’est l’apanage des Autres, des Grands. A moins que dans certaines couches sociales on n’ai pas attendu de faire l’addition des années pour entamer un process éducatif indispensable au bon comportement d’un enfant, et in fine d’un adulte.

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