AB comme Alain Bozier

Faire de ses actes un discours

Faire de ses actes un discours

Faire de ses actes un discours

Alain Bozier en a dans le coffre. Non pas de sa voiture. Mais quel trésor, dans ce coffre. Invisible pourtant… Nous étions venus découvrir la construction en pisé, un samedi matin, en avril, juste ça. Et on est repartit presque aussi riche qu’Alain. C’est le printemps, c’est la richesse, ça explose, ça bourgeonne dans nos campagnes ! Quelle richesse au juste ? D’abord de l’envie : celle de conserver et d’améliorer de vieilles techniques de construction pour se créer un environnement agréable. Ensuite, sûrement, un brin de folie : tenter des mélanges, expérimenter des enduits, essayer de construire différemment, penser autrement, penser humain.

l'âge du faire personnifié

l'âge du faire personnifié

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Agri-Culture Raisonnée Innovante

C’est par un sentier caillouteux et suite à un petit coup de fil que la rencontre avec Joël a pu se faire, en plein champs moissonné doré par le soleil. Perché là-haut, dans la cabine de son tracteur, il nous attend tout sourire. Descendu de cet engin conçu aux temps des années 1950 en pleine période de mécanisation des campagnes, l’interview peut enfin commencer et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonhomme est bien bavard et fort intéressant.

Machines raisonnables en action

Machines raisonnables en action

Notre première démarche a été de comprendre pourquoi on pouvait, comme le faisait nos ancêtres, semer sans labourer. Pour les gens de notre époque, complètement habitué au labour des terres, cela peut paraître osé comme pari ! En effet, il faut rappeler que depuis les années 1960, sous les recommandations des coopératives, le labourage  à 15, 20 voire 25 cm dans le sol a été encouragé. Mais est-ce nécessaire de retourner ainsi la terre et de détruire tout un éco-système souterrain qui avait fait ses preuves depuis des siècles en agriculture ? Sur ce point-ci, notre agriculteur, dont son père a exercé et dont son fils exerce aujourd’hui le métier, l’explique très bien dans la vidéo que nous vous proposons. Mais au fil des minutes, les sujets se sont diversifiés et avec la verve qui le caractérise, Joël nous a donné son sentiment à propos de l’agriculture en France, des problèmes agricoles dans le monde et n’a pas manqué de rappeler tous les petits savoir-faire agricoles à l’époque de nos illustres ancêtres : tout un programme !

l'agriculteur raisonné intarissable

l'agriculteur raisonné intarissable

Peut-être, et c’est en tout cas ce qu’il a essayé de clairement nous faire comprendre, est-ce bon de rappeler qu’actuellement trois types d’agriculture co-existe en France. On connaît bien sûr la fameuse agriculture bio qui a le vent en poupe, on parle souvent de l’agriculture productiviste mais moins malheureusement de l’agriculture dite raisonnée. Ce type d’agriculture est la voie dans laquelle s’est engagé depuis maintenant 5 ans l’agriculteur. C’est une sorte d’habile compromis entre les deux autres façons de cultiver évoquées précédemment. Disons, pour faire simple, qu’être un agriculteur raisonné, c’est vouloir prendre soin de sa terre tout en acceptant l’utilisation de certains produits phyto-sanitaires, une sorte de respect de la terre où les fruits du progrès et les bénéfices de la technologie ne sont utilisés qu’à bon escient. Concrètement, notre agriculteur ne laboure plus et ses rendements s’améliorent, il laisse reposer les terres plus longtemps et pratique une alternance culturale plus longue que celle prônée par les partisans de l’agriculture productiviste. Néanmoins, il lui arrive d’utiliser des engrais ou des désherbants afin que les rendements ne chutent pas trop fortement mais c’est toujours dans un souci d’optimisation des doses qu’il a recourt à de tels produits. Des calculs sont faits afin de savoir quelle est la dose exacte et suffisante d’engrais qu’il faut pour telle ou telle parcelle. Calculer au plus juste pour le bien-être du porte-monnaie et la santé de la nature ! Voilà l’exemple même des principes de l’agriculture dite raisonnée.

Choix d’autant plus salutaire que, formé au milieu des années 1960, Joël a suivi pendant 40 ans les préceptes et les méthodes de l’agriculture productiviste avant de « prendre un autre sillon » et de passer à cette forme d’agriculture qui demande des compétences manuelles et intellectuelles. Car il faudrait presque être agronome afin de pouvoir faire tous les calculs nécessaires à l’utilisation raisonnée des produits phyto-sanitaires. Il regrette cette période où les formations n’offraient pas une vue d’ensemble du métier mais c’est un homme heureux de ses nouvelles orientations que nous avons pu rencontrer. D’autant que le fils est bien décidé à s’engouffrer dans la voie du raisonné et on lui souhaite vivement de réussir.

Pour conclure, après cette vidéo, nous vous proposons une réflexion qui est une belle trouvaille d’un des postals-performers. Elle aborde certes, de façon un peu éloignée, l’agriculture et les paroles de Joël mais elle permet de réfléchir sur l’idée du progrès.

Détours du Monde, le festival de la Lozère

Solutions locales pour un désordre global – sortie en salle le 7 avril 2010.
de Coline Serreau – Avec : Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, Vandana Shiva, Philippe Desbrosses, Dominique Guillet, Serge Latouche
Plus d’infos : http://www.solutionslocales-lefilm.com
« Les films d’ alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu’ il existe des solutions, faire entendre les réflexions des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s’ est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. »

Coline Serreau

Changement climatique et démographique au Sahel

Le Sedelan est un service d’édition en langues nationale du Burkina Faso. Nous connaissons son existence grâce à Françoise Gallois, qui dirige l’association Toubabou Farafi à Lésigny-sur-Creuse. Le Service se propose de Publier des documents dans les langues nationales du Burkina Faso pour les mettre à la disposition de ceux qui ont fait l’effort d’apprendre à lire et à écrire… Il se propose également de soutenir les organisations rurales dans leurs efforts de communications par l’intermédiaire d’un blog très intéressant sur le monde paysan, les agricultures en Afrique, la souveraineté alimentaire, les politiques agricoles et l’environnement. Ce service est né en 1997 à l’initiative du P. Maurice OUDET, des Missionnaires d’Afrique, pour répondre aux besoins d’information et de formation du monde rural.

L’importance des sols face à la crise climatique. Cet article montrait comment les cultures industrielles étaient responsables pour une part importante de la détérioration des sols et des terres de notre planète. Qu’en est-il au Sahel?

www.abcburkina.net

Burkina Faso Agriculture

Burkina Faso Un sol fatigué

Quand l’art contemporain veut polluer les champs

Le FRACFood Research and Action Center? Fond de recherche et centre d’Action pour lutter contre la faim dans le monde? Non, pas du tout, vous n’y êtes-pas, c’est le Fond Régional d’Art Contemporain qui existe dans le Poitou-Charentes et toutes les régions.

Jean Pierre Duchamp en action

Jean Pierre Duchamp en action

Pour le Frac, la culture ce n’est pas du tout quelque chose qui sert à vivre: la culture, c’est le patrimoine. La science, l’agriculture, les modes de vies alternatifs ou traditionnels, présents, dont on a tant besoin, tout cela ne fait pas parti de la culture. Et le Frac se propose non seulement de présenter la culture sous forme de patrimoine, mais de montrer que c’est la ville qui fait vivre la campagne, et non l’inverse. Ce qui a toujours été au fond, l’entourloupe des colonisateurs.

Article sur le Frac Nouvelle République

Article sur le Frac Nouvelle République

Le Frac a donc décidé d’emmener l’art à la campagne, cette pauvre campagne qui n’a pas de culture, qui n’aurait d’ailleurs rien à proposer dans ce domaine. Seulement des choses utiles, vivantes, qui nous changent des banques et de l’industrie planifiée par la ville quand elle ne gère pas le flux touristique. Dans le but de civiliser la campagne, le Fond Régional d’Art Contemporain a donc ouvert, au carrefour de Linazay, sur la N10 entre Angoulême et Poitiers dans l’ancienne chèvrerie, son espace d’exposition.

Tasse de Thé Coloniale de Mac Carthy

Tasse de Thé Coloniale de Mac Carthy

Exit la chèvrerie. Linazay, une architecture reconfigurée de Jean-Pierre Fauvel (une architecture tout court, ce n’est pas suffisant). L’art contemporain conçue comme un gag, c’est le patrimoine de demain, un ensemble d’œuvres des collections évoque, avec la Colonial Tea Cup de Paul McCarthy, le monde ambigu des attractions et divertissements forains.

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Manège Sanitaire

Manège Sanitaire

Ce qui a évidemment révolté notre grand artiste vivant, les pieds dans la boue, Jean-Pierre Duchamp, dont l’action populaire, postale, utile, rurale, est ancrée dans le quotidien et les besoins nouveaux de l’humanité, tant sur le plan de l’énergie que de la société. Mais il est évident que pour le FRAC, l’art n’est forain qu’à condition de fabriquer des manèges où les enfants ne peuvent pas monter. Pour Jean-Pierre, un manège doit servir à des enfants.

Il se souvient de son premier manège fort apprécié par le peuple de France et de Navarre, construit avec son ami Gilles Restany, manège qu’il avait d’ailleurs appelé manège Marcel Duchamp (en hommage au dernier bidet de l’histoire de l’humanité, toujours très apprécié des anglais). Entièrement conçu avec des bidets, donc, des lavabos et des baignoires, ce manège avait fait le bonheur des petits et des grands dans tous les villages de France. Pourquoi le Fond Régional d’Art Contemporain n’a-t-il pas mis le manège de Jean-Pierre Duchamps à l’honneur? Pourquoi faut-il aller chercher l’horrible tasse rose de Mac McCarthy, où personne ne peut monter, pour faire semblant de représenter l’ambiguïté du monde forain, qui du coup paraît bien moins ambiguë que le FRAC?

La culture pratique pour tous

La culture pratique pour tous

Mais on comprend cette ambiguïté. La campagne, n’a jamais manqué de culture, elle en est même le berceau, culture reléguée en agriculture sous prétexte d’éduquer les masses boueuses et ignorantes. Il s’agit, en vérité, de coloniser l’imaginaire des gens qui peuplent nos villages. Mais voilà que grâce au mouvement postal, la campagne peut fort bien se passer du Fond Régional d’Art Contemporain. La dernière œuvre de Jean-Pierre Duchamps, la brouette bleue, en est la parfaite illustration.

Jean-Pierre Duchamp: sans ânes pas de culture

Jean-Pierre Duchamp: sans ânes pas de culture

Si la tasse rose est une référence visant à séduire Ségolène Royal, il fallait une couleur de droite, visant à imiter le ciel. La brouette sera bleue. « Car l’art doit savoir être de droite, aime affirmer Jean-Pierre Duchamps, l’art a trop souvent été de gauche, et à force d’être de gauche, il n’arrive plus à se débrouiller. C’est pourquoi je veux faire des objets qui permettent aux gens de se débrouiller. Comme la brouette bleue. Je voulais faire une œuvre pour le foin, parce que maintenant, depuis que la culture est aux mains du FRAC  et l’agriculture aux mains des technocrates et des banquiers, ils ne sont plus capables de nous faire des bottes de paille de moins de 200 kilos ce qui n’est pas pratique à transporter pour les gens comme moi, qui continuent de faire de la culture à la campagne et pas de l’agriculture. C’est comme leur colonial Tea Cup, tout est surdimensionné. Et nous, les petites gens, on aurait besoin de petites bottes de paille, pour transporter facilement et nourrir nos ânes.  Au fond, le gigantisme, c’est utile à peu de gens, ce n’est pas populaire du tout. Et ça n’apporte rien aux ânes.

L'artiste du coup de fourche!

L'artiste du coup de fourche!

Car Jean-Pierre Duchamp ne conçoit pas la culture sans les ânes, pas question de transformer son asinerie en salle d’exposition, et du coup, transporter le foin est pour lui un vrai problème, c’est pourquoi il a conçu cette brouette à foin. On l’a compris, la culture, c’est la vie, la vie de tous les jours, la vie des hommes, des savoirs, des traditions. Le mouvement postal a d’abord été conçu pour permettre à la culture humaine de lutter contre le gigantisme industriel de l’agriculture et des tasses roses. La culture vient des champs, et la ville devrait s’en inspirer.

Les champs aux champs

Parmi les ménages, certains n’ont pas le moral. Mais alors vraiment pas le moral. Alors, ils emploient le physique. Le 16 octobre dernier, on a vu 50 jeunes agriculteurs sur les champs. Des agriculteurs sur les champs, rien que de très normal, direz-vous.

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Mais où est passé le pain ?

Étudiant. Claquemuré urbain. Citoyen moderne au coeur de la ville. Citoyen, étudiant, Français mais avant tout Humain. Et comme tout humain normalement constitué, mon alimentation repose avant tout sur des denrées de base : des légumes, de l’eau mais aussi et surtout du pain.

Le pain dur ne passera pas

Le pain dur ne passera pas

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Dis-moi qui tu es je te dirai combien tu touches?

Dis-moi qui tu es et je te dirai quelle subvention tu touches. C’est le principe du site Telepac, mis en place par le ministère français de l’agriculture jeudi. Il suffit de taper le nom d’un individu, d’une société ou d’une commune dans le moteur de recherche pour découvrir combien les subventions européennes lui rapportent.

champ

Volonté de transparence du gouvernement? Il s’agit en fait d’une obligation européenne.