Fab’M – Rose, et le soleil se lève

Fab’M est un artiste. Un poète. Je l’ai connu il y a quelques semaines en croisant son tube. Rose. Plus tard j’ai eu l’occasion d’écouter son premier album, les Bouts de ficelles, fait à l’arrache avec une bonne équipe motivée. Ensuite, j’ai eu le bonheur d’écouter une répétition et d’apercevoir des chansons plus renversantes les unes que les autres. J’ai revu Fab’M en concert, au Sunset à Paris, rue des Lombards, où il a développé un peu plus les promesses d’un second album en gestation. Il sera au Nouveau Casino de Paris, comme promis sur son site, le 19 décembre à 21 heures 30.

Je vous suggère de visiter ce site, il y a une chanson qui s’appelle l’Encre et qui est aussi particulièrement jolie. Ce qu’il y a de bien, dans l’équipe qui entoure cet artiste marqué et marquant, c’est les hurluberlus tous plus musiciens les un que les autres. D’excellents artistes de scène, et de bon acteurs. Je vous propose, si le coeur vous en dit, de voir la vie en Rose, de continuer avec moi la découverte d’un nouvel ensemble poétique. On peut assister chaque jour à la naissance du soleil, c’est rare de voir naître un Orphée. Je continuerai donc de vous parler de lui, pour mon plus grand plaisir et le votre j’espère.

Le clip de Rose est réalisé par Alexandre Leguedey, dit « Badaboum« . Dans l’album les bouts de ficelles, et le suivant, dont j’ignore encore le nom, Fab joue de la gratte et du ukulélé, surtout dans une belle chanson qui s’appelle Je prie pour toi. Hugo, qui est très drôle sur scène, fait le gratteux de service. Il joue dans un court-métrage que je vous présenterai bientôt. Guillaume Ubéda a fait sonné son marimba pour l’occasion. Son frère, Etienne, le manager, le producteur, est aussi et on l’en remercie, l’ingénieur du son de ce beau projet. Il connait Alfred Tomatis, c’est l’oreille du groupe. Richard, bien sûr, sans la contre basse duquel En attendant, le dernier petit chef-d’oeuvre de l’ensemble, aurait du mal à rythmer les profondeurs émotionnelles de sa poésie.

Education de l’oreille?

A l’heure de la réforme du système scolaire du primaire à l’Université, petit de FXD questionnement sur ce qui pourrait être améliorer dans l’éducation de nos jeunes pousses.

A regarder de plus près la réforme des concours pour devenir enseignant, on constate avec un certain étonnement, qui a d’ailleurs provoqué un tollé chez les enseignants, la disparition d’une épreuve dite «culturelle» qui venait compléter l’épreuve scientifique et littéraire.

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Concrètement, les œuvres de Miro, les gnossiennes de Satie et les chorégraphies de Béjard, tout ça, au placard. Un placard qu’on entrouvrira au Collège, histoire de rassurer tout le monde, histoire de reposer les élèves, heures de chahut pour beaucoup. En effet, on sait que les cours dits «artistiques» dispensés au Collège ne sont pas ceux qui habituellement demandent le plus de travail ni ceux qui sont le mieux suivis. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les disciplines sont déconsidérées des élèves et des autres professeurs, non. A ce moment du parcours scolaire, on pense ces matières comme moyen d’ouvrir les yeux et les oreilles sur les productions de l’homme, sur l’art, un art qui pense, refuse, reconstruit la société dans laquelle il baigne. La visée éducative s’inscrit donc dans une logique initiatique.

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Plus intrigante en revanche est la fixation qui s’opère sur les nécessités absolues de savoir écrire et lire. Les Lettres, doivent être maîtrisées pour retrouver leur noblesse, certes. Mais qu’est-ce qui fondamentalement justifie cette omniprésence de l’écrit sur l’écoute. Ouvrir ses oreilles, savoir différencier des instruments, en reconnaître leur timbre, repenser auditivement l’espace dans lequel on évolue, tout ça, ce n’est que pour les grands? Pourtant, ils sont nombreux les pédagogues à militer pour abolir ce déséquilibre, pour une éducation auditive, musicale et attrayante. De là à prôner qu’il faudrait que nos chérubins sachent écrire la musique, c’est un pas que nous ne franchirons pas, et puis les écoles de musique bouderaient. Quoique. Ça rehausserait le niveau général des jeunes musiciens en France.

Pour prendre un peu de hauteur dans la cour d’école, nous serions amener à penser qu’en France, il existe un réel manque quant à l’éducation sérieuse des sens de l’enfant. Les sens, et leur éducation, ne peuvent se cantonner aux tous petits, cette quête des sens est l’apprentissage d’une vie, et on ne saurait se lasser de maîtriser et de connaître un peu plus chaque jour les possibilités offertes par son corps.

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Éduquer le regard, développer son écoute musicale, apprendre à reconnaître le bon goût d’aliments sains, sensibiliser toujours un peu plus son toucher et son odorat, ça, c’est l’apanage des Autres, des Grands. A moins que dans certaines couches sociales on n’ai pas attendu de faire l’addition des années pour entamer un process éducatif indispensable au bon comportement d’un enfant, et in fine d’un adulte.

Lire aussi:

Epilogue: L’explosion du bocal (un papillon dans un bocal – episode 17)

C’est le dernier épisode du texte de Pascal Dazin, que le Centre de Cri a été heureux de publier, et qui reviendra bientôt avec d’autres nouvelles. Ceux veulent lire les 17 épisodes doivent cliquer le papillon, à droite. Le blog n’explosera pas!!!

En rentrant à l’hôtel, il savait qu’il ne trouverait aucun passage physique des tenants de l’Ancien Peuple. Ni menace, s’il était trop bête pour évoluer, ni récompense, s’il était assez intelligent pour le faire.

L’hôtesse avait terminé son service, et laissé le même petit mot sur le même papier. Il coupa «une Nuit sur le Mont Chauve» avant de se coucher. S’ils espéraient lui faire peur, c’étaient à présent eux qui se faisaient des illusions.

Dès le lendemain matin, il reprit la navette. Bien que se pressant, il remarqua à l’étalage du marchand de souvenirs une petite statuette en coquillages multiformes et multicolores, sur socle doré: un raton-laveur, emblème de l’Ile. La phrase « Belle-île, île de pureté » était écrite sur le socle. Le marchand d’articles de pêche venait de sortir le même type de souvenir, mais représentant un gorille tenant une canne à pêche. Au bout du fil, un poisson s’agitait. Et sur le socle, un autre slogan: « l’assiduité, qualité des pêcheurs sereins« 

Pascal Dazin

Pascal Dazin

Durant la traversée, il reconnut «le fou de basson», qui le salua sur le pont avant. De loin, soulevant son bonnet rouge comme le front d’un pic-vert, il lui cria joyeusement: « Salut pèlerin! Vous avez l’air plus en forme, aujourd’hui!»

Un goéland marin accompagna la navette sur tout le trajet, restant à sa hauteur, à l’arrière du bateau. Il se demanda si c’était Farfalle, ou Delamitte, déguisées en oiseau, et s’il l’accompagnait lui, le commissaire Dufilet, récemment déniaisé, ou Alan Guillemot, devenu fou de plus longue date.

Peu importait, du reste. Les touristes admiraient le paysage, en suçant des bonbons achetés sur le port: des petits bonbons à la menthe, en forme de capsules. Typique. On les appelait « les bêtises de Belle-île« , parait-il.

Lorsqu’il se trouva quelques heures plus tard devant la porte de son appartement, il découvrit une petite cordelette marine nouée autour de la poignée. Il la laissa, estimant que c’était sa place.

A l’intérieur de l’appartement, il n’y avait plus rien. C’est-à-dire qu’il n’y avait plus que les vestiges d’un ancien monde, perdu corps et biens.

Il faisait froid, humide. Tout semblait déjà figé dans le passé.

Dufilet comprit qu’il était temps de partir.

Les seuls objets encore animés étaient deux poissons, contemplant les limites invisibles de leur bocal. Ils ressemblaient encore à ce qu’il avait été lui-même, se croyant au monde parce qu’il ouvrait la télé ou exécutait les ordres de ses supérieurs.

Les jolis poissons ne voyaient pas leur cage transparente.

Une question saugrenue lui vint à l’esprit: Beethoven, qui aimait tant écouter les oiseaux avant son infirmité, et qui avait mûri « La Joie » durant tout son âge, savait-il donc voler, lui aussi?

Le commissaire était dans un état d’épuisement mental inédit chez lui. Il regarda par la fenêtre les toitures de zinc des habitations voisines. Un lourd pigeon, tremblotant et roucoulant comme on ferait des bulles, le fixait d’un œil trop brillant.

Il eut très mal au dos, bien plus que d’habitude.

Alors, peut-être…

P. Dazin, 26 mai 2009

Louis la Guigne

Un nouveau siècle commence et tombe dans les tranchées de Verdun. Accouchement brutal, naissance qui fait mal et envoie dans le monde moderne et les pavés du vingtième siècle une génération secouée par les bombes. Ils se disent que «désormais rien ne sera plus comme avant?»

Louis la guigne

Louis la guigne

Allons! C’est une génération désorientée mais toujours invincible qui avance. Vers une autre guerre.  On prêche ici et là «un ordre nouveau», et ailleurs s’enfoncent dans le rêve d’une société gouvernée par l’anarchie et les paradis artificiels.  Dans cet humus, ou ce désastre: Louis la Guigne, ex-poilu, ex-mutin, devenu chômeur et révolté confronté à un complot implacable.

Christian, pianiste!

Intrigué par notre lieu, ce bâtiment industriel relooké et paré d’une fresque colorée : la minoterie. Christian s’est arrêté. L’allure décontractée, un certain âge, la casquette visée sur la tête, il semblait sortir d’une bédé, genre Louis la Guigne. La discussion s’engage et je m’aperçois qu’il a vécu, le gars. C’est le bon client pour une interview Centre de cri. Alors, c’est promis, on passera le voir.

Il habite Ferrière-Larçon, un petit village typique du sud Touraine où il fait bon vivre quand on veut être tranquille. Dans sa maison de la Grande Rue, près de l’église, on entre dans un cadre architectural qui sent bon le médiéval et la présence des templiers qui ont d’ailleurs laissés quelques traces aux alentours. On entre aussi dans l’antre de l’artiste, car ce gars aime la musique, il est pianiste. Un énorme piano trône dans la pièce principale. On comprend de suite que cet instrument lui a fait une belle vie. Et il nous la chante. Écoutez!

Avec humour, Christian nous parle de sa musique, liée étroitement à sa vie, car le gars, il a de la bouteille, il en a vu, bu, il a bourlingué… Chez les soudeurs, il est le meilleur pianiste et chez les pianistes, le meilleur soudeur. Pianeur ou soudiste?

Pourquoi ne donne-t-on rien aux enfants? (Episode 16 Un papillon dans un bocal épisode 16)

Ou Belle l’Ile, la belle île, paradis des résidents, livre enfin son horrible mystère…

Sans attendre la réponse – car ce n’était pas précisément une question -, Delamitte se rendit à la cuisine, et revint peu après avec un grand plateau vaguement rond et d’épaisseur irrégulière. Une tranche d’arbre, pensa le commissaire Dufilet. Avec des tranches de pain dessus, et des fruits de mer, des pâtes, et un petit pot de parmesan.

Depuis quelques minutes, l’allegretto de Beethoven qui jusque là baignait la salle,  s’était tu.

«Allons manger tout cela sur la terrasse. Justement, le soleil couchant et les arbres vont s’endormir ensemble dans le piaillement des merles et grives. Si c’est une nuit de fête, vous aurez peut-être ensuite un chant choral:  ici les hulottes et les effraies discernent souvent ce que nous ne pouvons voir, et il suffit de les écouter pour l’apprendre. Prenez votre bonne bouteille, je vous prie. »

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Tout en disposant les assiettes et plats sur la table de jardin, Delamitte poursuivit:

«L’or est partout, commissaire. Mais il n’est pas le même pour tout le monde.

Vous évoluez dans un monde où vous ne savez sans doute pas qu’il joue un rôle capital. Je parle de l’or vulgaire, celui qui fait briller les yeux des procureurs, des Adélaïde Balafenn, des gendarmes Le Du, et de tous ces autres , installés ou rêvant de l’être, dans les trois pouvoirs républicains. Ceux-là se gargarisent d’expressions telles que «la crise économique», «les impératifs budgétaires», «travailler plus pour consommer plus», «au nom des droits de l’Homme», «l’insécurité ambiante», «la racaille au kärcher», et de tant d’autres brillants poncifs.

Puis vous débarquez ici, mal accueilli par la gendarmerie, et entendez parler d’un tas d’or. Leur or, pas le vôtre, sans doute, ni le mien, assurément. Il était bien caché, dans les souterrains d’un ancien camp de redressement pour enfants. Ce sont trois stagiaires qui l’ont découvert. Elles ne savaient pas qu’il ne fallait rien découvrir, et être de zélés serviteur de l’Ordre, comme Le Du et sa gendarmerie. Elles paieront leur erreur,  soyez-en certain.

– Que me dites-vous là, Docteur ? (suite…)

Quand l’art contemporain veut polluer les champs

Le FRACFood Research and Action Center? Fond de recherche et centre d’Action pour lutter contre la faim dans le monde? Non, pas du tout, vous n’y êtes-pas, c’est le Fond Régional d’Art Contemporain qui existe dans le Poitou-Charentes et toutes les régions.

Jean Pierre Duchamp en action

Jean Pierre Duchamp en action

Pour le Frac, la culture ce n’est pas du tout quelque chose qui sert à vivre: la culture, c’est le patrimoine. La science, l’agriculture, les modes de vies alternatifs ou traditionnels, présents, dont on a tant besoin, tout cela ne fait pas parti de la culture. Et le Frac se propose non seulement de présenter la culture sous forme de patrimoine, mais de montrer que c’est la ville qui fait vivre la campagne, et non l’inverse. Ce qui a toujours été au fond, l’entourloupe des colonisateurs.

Article sur le Frac Nouvelle République

Article sur le Frac Nouvelle République

Le Frac a donc décidé d’emmener l’art à la campagne, cette pauvre campagne qui n’a pas de culture, qui n’aurait d’ailleurs rien à proposer dans ce domaine. Seulement des choses utiles, vivantes, qui nous changent des banques et de l’industrie planifiée par la ville quand elle ne gère pas le flux touristique. Dans le but de civiliser la campagne, le Fond Régional d’Art Contemporain a donc ouvert, au carrefour de Linazay, sur la N10 entre Angoulême et Poitiers dans l’ancienne chèvrerie, son espace d’exposition.

Tasse de Thé Coloniale de Mac Carthy

Tasse de Thé Coloniale de Mac Carthy

Exit la chèvrerie. Linazay, une architecture reconfigurée de Jean-Pierre Fauvel (une architecture tout court, ce n’est pas suffisant). L’art contemporain conçue comme un gag, c’est le patrimoine de demain, un ensemble d’œuvres des collections évoque, avec la Colonial Tea Cup de Paul McCarthy, le monde ambigu des attractions et divertissements forains.

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Manège Sanitaire

Manège Sanitaire

Ce qui a évidemment révolté notre grand artiste vivant, les pieds dans la boue, Jean-Pierre Duchamp, dont l’action populaire, postale, utile, rurale, est ancrée dans le quotidien et les besoins nouveaux de l’humanité, tant sur le plan de l’énergie que de la société. Mais il est évident que pour le FRAC, l’art n’est forain qu’à condition de fabriquer des manèges où les enfants ne peuvent pas monter. Pour Jean-Pierre, un manège doit servir à des enfants.

Il se souvient de son premier manège fort apprécié par le peuple de France et de Navarre, construit avec son ami Gilles Restany, manège qu’il avait d’ailleurs appelé manège Marcel Duchamp (en hommage au dernier bidet de l’histoire de l’humanité, toujours très apprécié des anglais). Entièrement conçu avec des bidets, donc, des lavabos et des baignoires, ce manège avait fait le bonheur des petits et des grands dans tous les villages de France. Pourquoi le Fond Régional d’Art Contemporain n’a-t-il pas mis le manège de Jean-Pierre Duchamps à l’honneur? Pourquoi faut-il aller chercher l’horrible tasse rose de Mac McCarthy, où personne ne peut monter, pour faire semblant de représenter l’ambiguïté du monde forain, qui du coup paraît bien moins ambiguë que le FRAC?

La culture pratique pour tous

La culture pratique pour tous

Mais on comprend cette ambiguïté. La campagne, n’a jamais manqué de culture, elle en est même le berceau, culture reléguée en agriculture sous prétexte d’éduquer les masses boueuses et ignorantes. Il s’agit, en vérité, de coloniser l’imaginaire des gens qui peuplent nos villages. Mais voilà que grâce au mouvement postal, la campagne peut fort bien se passer du Fond Régional d’Art Contemporain. La dernière œuvre de Jean-Pierre Duchamps, la brouette bleue, en est la parfaite illustration.

Jean-Pierre Duchamp: sans ânes pas de culture

Jean-Pierre Duchamp: sans ânes pas de culture

Si la tasse rose est une référence visant à séduire Ségolène Royal, il fallait une couleur de droite, visant à imiter le ciel. La brouette sera bleue. « Car l’art doit savoir être de droite, aime affirmer Jean-Pierre Duchamps, l’art a trop souvent été de gauche, et à force d’être de gauche, il n’arrive plus à se débrouiller. C’est pourquoi je veux faire des objets qui permettent aux gens de se débrouiller. Comme la brouette bleue. Je voulais faire une œuvre pour le foin, parce que maintenant, depuis que la culture est aux mains du FRAC  et l’agriculture aux mains des technocrates et des banquiers, ils ne sont plus capables de nous faire des bottes de paille de moins de 200 kilos ce qui n’est pas pratique à transporter pour les gens comme moi, qui continuent de faire de la culture à la campagne et pas de l’agriculture. C’est comme leur colonial Tea Cup, tout est surdimensionné. Et nous, les petites gens, on aurait besoin de petites bottes de paille, pour transporter facilement et nourrir nos ânes.  Au fond, le gigantisme, c’est utile à peu de gens, ce n’est pas populaire du tout. Et ça n’apporte rien aux ânes.

L'artiste du coup de fourche!

L'artiste du coup de fourche!

Car Jean-Pierre Duchamp ne conçoit pas la culture sans les ânes, pas question de transformer son asinerie en salle d’exposition, et du coup, transporter le foin est pour lui un vrai problème, c’est pourquoi il a conçu cette brouette à foin. On l’a compris, la culture, c’est la vie, la vie de tous les jours, la vie des hommes, des savoirs, des traditions. Le mouvement postal a d’abord été conçu pour permettre à la culture humaine de lutter contre le gigantisme industriel de l’agriculture et des tasses roses. La culture vient des champs, et la ville devrait s’en inspirer.

Une affaires de lettres et de mots

Que dit-on de la poste dans les livres? Quelles acceptions ont été retenues, ici ou là, au gré des ouvrages ronronnant à l’intérieur des bibliothèques ?

Voici donc le premier article d’une longue série qui va essayer de lister et de comprendre les différentes acceptations que l’on a bien voulu donner à l’institution mais également au mot en soi: poste.

Dans la lignée d’un des derniers articles paru sur le blog, nous allons nous appuyer sur le dictionnaire critique, le bien nommé: Les Mots de la Géographie.

Poste:

1. Où le courrier «se pose»: d’abord un relais de chevaux dans les messageries. La Poste associe l’idée de liaison et l’idée de relais du poste, et curieusement le mouvement de transfert l’emporte en image sur l’idée de repos. Il arrive pourtant que le courrier se pose très, très longtemps dans les bureaux: le service se dégrade dans les pays développés.

Mais où sont donc passées toutes ces lettres envoyées au «CENTRE DE CRI» par ces «postal-performers»? Elles aussi, reposent-elles dans des bureaux avant leur acheminement? Des mois qu’elles se font attendre. La dégradation du service est, en effet, patente. Et le directeur du centre de cri s’en ait souvent étonné. Avec désarroi, il a pu constater que l’exception confirme toujours la règle. Une seule lettre lui est parvenu pour le moment.

Continuons notre tournée.

2. Position, place : poste de guet, militaire, de douane, poste frontière; au sens figuré: emploi, fonction; un poste de responsabilité, un poste de responsabilité, un poste subalterne. Travail posté: par «postes» (espace de temps) successifs, souvent en «3X8»: trois périodes de huit heures dans la même journée, afin d’assurer un emploi constant des machines ou du service.

Le facteur Pierre DENIS, avait donc cette position là. Celle d’assurer un acheminement constant en lettres, un poste à responsabilité où neige, pluie et froid ne sauraient l’arrêter. A l’époque ce n’est pas les «3X8» que l’on fait, ce sont les «3X3». Trois tournées accomplies par trois facteurs à bicyclette, flanqués de jaune, dans le pays de Vicq-sur-Gartempe.

«3X8», ça fait 24, à peu près le nombre de kilomètres parcourus à vélo par le facteur Pierre DENIS quotidiennement, et ce du lundi matin au samedi après-midi.

Finalement, la Poste, le poste, les postes, c’est plus ou moins une histoire de lettres et une affaire de mots.

L’or du Docteur Delamitte (Un papillon dans un bocal – épisode 15)

Le portail de la petite propriété du médecin étant ouvert, Robin Dufilet entra.

Il parcourut l’allée jusqu’à la maison, accompagné du chant des grives et des merles, qui s’égosillaient avant que ne vienne la nuit, et fut escorté par les genêts et les rhododendrons en fleurs, au garde à vous sur son passage.

danse@ Ossiane

Il n’eut pas non plus à sonner devant la porte d’entrée : celle-ci était entre baillée. Après avoir frappé sans obtenir de réponse, il se décida à entrer, sa bouteille de rosé en main.

(suite…)

A vélo, en voiture et… en avion!

Encore un avis de passage de la Poste, un de plus. Dans ma boîte aux lettres. Décidément les colis chez la Poste, il faut toujours aller les chercher au bureau, ce n’est jamais eux qui arrivent dans nos mains, pantoufles au pied.

J’enfourche le vélo, je ne pars pas faire la tournée du facteur, enfin presque, je fais celle des bureaux de postes, pour retrouver mon colis. Vous savez, ce courrier qui aime dormir.

Colis postal

(suite…)

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