Foire de la Chasse et des chasseurs, à Yzeures-sur-Creuse. Avec le clou, un cochon grillé, la Fanfare de l’Espérance de Dissay, vos serviteurs de la compagnie Globtrott pour faire le clown et animer la course cycliste et les allées d’exposants. Nous avons rencontré à cette occasion le scieur de bois Jacques Tararan, qui faisait des démonstrations de découpage de planches avec une énorme machine, du grand spectacle.

En faisant la queue, pendant le repas, j’ai écouté un sonneur (de trompe) parler de la chasse, comme quoi elle contribue à améliorer les espèces animales. Tu comprends, expliquait-il, à la chasse se sont les meilleurs qui survivent, les animaux les plus faibles se font tuer, donc se sont les forts qui se reproduisent. Et comme ça, à la fin, les meilleurs reproducteurs se reproduisant entre eux font de la génétique sans le savoir.

J’ai trouvé l’argument pas faux, mais quand même un peu abstrait. Parce que l’animal n’est pas fort ou faible en général. Le sonneur avait l’air de dire qu’il y a dans la nature des cerfs forts et des cerfs faibles en général, que les faibles se font attraper et pas les autres. C’est vrai, et en même temps abstrait. Parce que sans doute celui qui échappe au chasseur a développé un certain sens que d’autres n’ont pas: entendre les automobiles ou le pas des chasseurs. Ce n’est pas une force en général, c’est une compétence particulière, concrète. Savoir entendre, sentir telle ou telle chose.

Il n’y a donc pas de cerf fort ou faible en général. Dans la vie, il y a des créatures plus ou moins adaptées à telle ou telle situation concrète. Ce qui menace les cerfs, aujourd’hui, ce sont les chasseurs et les autos. C’est ceux qui comprennent le mieux le chasseur et l’auto qui survivent. Si le danger c’était la lune, ça ne réclamerait pas les mêmes compétences, et ce serait d’autres cerfs qui survivraient. Et l’évolution des cerfs (ce qu’on appelle amélioration de l’espèce), aurait tendance à avoir une forme de lune, et non de chasseur. Ce ne sont donc pas les cerfs fort en général qui meurent, mais ceux qui concrètement, sont adaptés aux chasseurs et aux autos, les principaux prédateurs. Et ce sont donc eux qui vont déterminer l’évolution de l’animal, concrètement. Ce qui n’était certes pas le cas au temps des mammouths et des dinosaures, puisqu’il paraît qu’il y en avait dans le coin.

Bon, sinon sur la vidéo, c’est Ma’mselle Rose et Pedro Bidon, deux caractères bien adaptés aux conditions rigoureuses du monde rural malgré leur manque flagrant de sens pratique. L’une fait des bulles, l’autre des gaffes. Comme quoi, la faiblesse n’est pas toujours ce qu’on croit. Le tout est de comprendre l’Espèce, qu’elle soit sonnante ou trébuchante.