Manifeste du Cri

Tout débute avec une affaire de poste, de postiers et d’imposteurs.

le logo du CRI

le logo du CRI

Le bateleur des rues de Lésigny-sur-Creuse annonce, avec un chagrin non-dissimulé, que La Poste va fermer. C’est d’abord la panique générale dans le village, on se demande comment va de nouveau pouvoir circuler l’information, les nouvelles et les journaux. Plus de Poste. Et où échanger avec les autres ? Et comment échanger ? Quel ersatz postal ?

Mais le bateleur, dans la rapide élocution qui le caractérise, oublia de préciser, peut-être encore tout abasourdi de la nouvelle, qu’il s’agissait seulement du bureau de Poste de Lésigny, et non du service public dont les racines sont à situer dès le XVème siècle avec la création de la Poste aux chevaux par Louis XI ! Ah, chère France postale, tu vis encore.

le batteleur du village

le bateleur du village

Les premiers soulagements ne tardent pas à se lire, en cette période estivale, sur les visages qui dégoulinent de sueur. Nous sommes à l’été 2008. Seulement, si tout le monde regrette la disparition de ce relais séculaire d’information, personne n’entreprend vraiment une action concrète pour tenter de garder ce service public ouvert et la résignation gagne pas à pas le village. Les bouches restent closes sous cette chaleur battante, pas une rumeur ne gronde.

Pourtant, à la Minoterie, ancien bâtiment industriel qui est en cours de réhabilitation, on grince des dents et les résidents supportent mal la nouvelle. Au point que rapidement, la bouche de Jean-Michel DENIS, le nouveau propriétaire du bâtiment, ne peut plus supporter tant de révolte intérieure. Au fil des jours, la colère monte, les dents se desserrent, les mâchoires se détendent et notre minotier moderne lâche son premier cri. La naissance d’un mouvement d’idées, le point de départ pour un établir un nouvelle synergie en milieu rural.

la minoterie

la minoterie

Ce point de départ est donc la fermeture du bureau de poste avec à la clé, des suppressions de postes ! C’est la fin du dernier service public dans le village ; ne reste qu’alors une pharmacie et une boulangerie comme uniques lieux de rencontre pour les habitants. Pour les chèques, les lettres et les colis, il faudra prendre sa voiture ou gonfler ses mollets à vélo en direction de la Roche-Posay. Et en qualité de petit-fils d’un illustre postier, de surcroît exerçant à Vicq-sur-Gartempe, à quelques encablures de son actuel lieu de résidence, Jean-Michel DENIS comprend la nécessité de réagir comme la plus normale et la plus évidente des attitudes. Pourtant, dans les premiers mois qui suivent cette fermeture administrative, les idées ne viennent pas, mais l’envie continue d’occuper les journées de ce professeur d’arts appliqués. Les cris sont en gestation.

Sined : Clown, Rires et Impertinance

Sined : Clown, Rires et Impertinence

C’est en août 2008 que l’idée germe enfin. Après plusieurs mois de plantation cérébrale excessive, il va se créer à Lésigny-sur-Creuse une résistance face à cette fermeture. La France est alors en pleine guerre postale et communicationnelle : internet et ses mails narguent les lettres et leurs relais, qui, de plus en plus disparaissent en milieu rural. C’est dans ce contexte, O combien tumultueux, que se lance l’idée Centre de Cri.

Centre de CRI... et Blog...et.Com

Centre de CRI... et Blog...et.Com

Dans ces moments de confusion collective, un logo est rapidement dessiné et la pose des plaques intervient le Samedi 13 septembre 2008 , c’est l’occasion d’une petite fête à la Minoterie.

la pose des plaques du Centre de CRI

la pose des plaques du Centre de CRI

Très vite, les habitants du village /voient des points d’interrogation pousser sur leurs têtes/se questionnent – à choisir. Que cela signifie-t-il? Du jaune, du bleu, un nom et un logo qui rappellent étrangement la Poste. D’autant que le concept – Centre de Cri – mal prononcé ou mal lu renvoie inévitablement au Centre de Tri et à l’administration publique. Le performeur postal, un imposteur ? Et qui est vraiment postier dans cette histoire qui ressemble de plus en plus à une légende du Poitou? Et si, après la fermeture du petit relais de poste s’installait à présent un gigantesque centre de tri, ici, à Lésigny dans cette petite bourgade… Mais même le bateleur, de nouveau affolé par les événements, lit mal la pancarte. Ce n’est pas le retour de la Poste avec un centre de tri mais l’arrivée d’un nouveau mouvement artistique et rural: le Centre de Cri.

Centre de Cri.Com

Centre de Cri.Com

À partir de cette inauguration, quelques individus vont vouloir eux aussi devenir des performeurs postaux, nom alors bien étrange aux oreilles des autochtones. Devant les peurs et les interrogations que suscitent cette bande de posteurs déguisés, Jean-Michel DENIS s’empresse de clarifier les choses : « Le performeur postal est celui qui fait le choix d’une culture populaire en milieu rural en essayant d’introduire dans ses démarches artistiques les idées d’innovation et de recherche. Mais il n’est pas seulement performeur – c’est-à-dire concepteur et auteur de performances artistiques – il est aussi postal car il n’hésitera jamais à aller glaner des informations ici et là, à droite à gauche sur les événements culturels du coin, les rencontres et tout autre moment de partage et de convivialité où les individus s’échangent des paroles et des sourires sur leurs passions et leurs savoirs-faires respectifs. »

le performeur postal

le performeur postal

Ainsi, cette bande de performeurs postaux met rapidement en place un blog pour bénéficier d’une structure d’information et de communication à la hauteur des ambitions artistiques et journalistiques qu’elle s’est fixée. C’est là que sont rapportés les événements, les rencontres et que sont partagées les réflexions, locales ou plus générales. Dans la foulée, se lance une vaste opération, baptisée « Post-Performance – Test 0 » qui esquisse un partenariat avec le service public postal. Expérience qui n’en est encore qu’à ses balbutiements mais qui constitue en quelque sorte, et dans un premier temps, la carte de visite de ces hommes revêtant le bleu et le jaune.  Vous l’avez compris, dans les premiers mois du Centre de Cri, se lance avant tout un mouvement postal qui tente de remettre de l’artistique sur les enveloppes, et de l’humain dans la lettre. C’est le début d’une opération qu’on appellera aussi l’Évènement du jeudi.

le courrier du CRI

le courrier du CRI

Au fur et à mesure que l’aventure humaine se poursuit, les réflexions se multiplient, les envies s’affinent et le nombre d’articles augmente. Le blog gagne de plus en plus lisibilité et en popularité notamment grâce à une intervention très remarquée aux Déliriades 2009. Voilà, concrètement, un exemple de performance envisagée par le Centre de Cri.

le CRI des Déliraides

le CRI des Déliriades

Parallèlement, le tournage d’un long-métrage est entrepris dès l’été 2009. C’est le début d’une série d’articles publiés dans la catégorie L’Evènement du jeudi. «La tournée du facteur» s’intéresse à la vie professionnelle du facteur Pierre DENIS, exerçant à Vicq-sur-Gartempe de 1922 à 1962, qui n’est autre que le grand-père de Jean-Michel DENIS. Toujours en cours de réalisation, le film promet de rappeler à quel point le facteur a eu un rôle qui dépassait largement le cadre des fonctions que lui attribuait l’État. Du petit service rendu au rôle de confident, le facteur n’a pas fait que donner des lettres et  parcourir la campagne à vélo, il a surtout assuré une présence humaine, avec toute la chaleur et la convivialité qu’elle implique. Ce film sera sûrement aussi un moyen de montrer de quelles manières, au travers de témoignages et des récits, les campagnes des Vals de Gartempe vivaient à l’époque. Le projet ne manque pas d’intégrer un brin d’humour, comme d’habitude.

Trois générations au départ

Toute la tournée Cliquez cette image

Mais comme toute aventure, et tout mouvement artistique, l’entreprise de ces postal-performers a connu des hauts et des bas, alternant des périodes très prolixes à celles désertiques. Pour autant, le projet s’est de plus en plus affiné ces derniers mois, et nous sommes en mesure de définir clairement les priorités et les envies qui aujourd’hui nous animent:

  • Le centre de cri, c’est d’abord un lieu et un espace privilégié d’échange et de rencontre. Situé à Lésigny-Sur-Creuse dans l’ancienne Minoterie, réaménagée en lieu artistique rural, le bureau du Centre de Cri est doté d’une pièce de travail, d’une salle de café-concert, d’une grande salle où sont entreposés des œuvres d’arts plastiques et appliqués ainsi qu’une d’une prairie animalière. Accueillant des groupes de musique, hébergeant en permanence une compagnie de spectacle pour enfant, des artistes y viennent aussi faire des résidences quand ce n’est pas un public éclectique qui vient simplement assister aux différents événements qui scandent l’année : soupe collective, contes, festival de sculpture animalière, animation pour enfant, répétitions, concerts, réalisation de fresques murales, atelier de théâtre et de papier mâché,…
les événement de la Cie Globtrott

les événement de la Cie Globtrott

  • Le lieu est porteur de cette état d’esprit qu’est le cri. Le centre de cri, c’est une occasion d’échanger et de partager sur ses savoirs-faire, ses passions et ses talents tout en se respectant mutuellement. C’est aussi l’idée et l’envie de créer ou de recréer une culture rurale, populaire et innovante. Concrètement, ces ambitions se matérialisent par des événements qui tentent de réunir des gens d’horizons très différents autour d’un thème, d’une idée ou d’un plat afin qu’un échange humain puisse avoir lieu et que les relations sociales se renforcent. Le Centre de Cri est aussi une espèce de grande boîte à lettres et à idées prêt à étudier toutes vos propositions, prêt à publier vos articles, prêt à faire de la communication sur un de vos projets ou à propos d’un événement qui vous tient à cœur. Bien sûr, géographiquement, le Centre de cri n’a, pour le moment, faute de personnel, qu’une aire d’influence assez restreinte qui englobe Châtellerault et ses environs en passant par La Roche-Posay, Saint-Savin… Mais ce mouvement souhaite arpenter des lieux plus variés et aller partager plus loin.
    Localisation du Centre de Cri à l'échelle régionale.

    Localisation du Centre de Cri à l'échelle régionale.

    Localisation du Centre de Cri à une échelle plus locale.

    Localisation du Centre de Cri à une échelle plus locale.

    Localisation du Centre de Cri à Lésigny-sur-Creuse.

    Localisation du Centre de Cri à Lésigny-sur-Creuse.

  • Le Centre de Cri, c’est aussi un projet de communication alternative. Face aux médias traditionnels, le Centre de Cri tente de faire des reportages qui mêlent le sérieux, l’artistique et le décalé. On peut parler de choses très passionnantes en ajoutant une touche d’humour afin que le savoir et l’information soient accessibles à tous. C’est l’objectif des performeurs postaux dans les nombreuses vidéos que vous pouvez d’ores et déjà consulter !

  • L’innovation et la recherche, deux concepts très chers aux membres du Centre de Cri servent à guider et à affiner le projet. Rien ne se veut fixé définitivement, et ces envies d’innovation et de recherche servent à se remettre en question, à rediriger une action, à reformuler des envies et à surtout ne pas se laisser enfermer par toute auto-suffisance ou quelque contemplation. Le Centre de Cri est clairement animé d’une envie de mouvement et de déplacement.
la 2cv du CRI, l'objet du mouvement!

la 2cv du CRI, l'objet du mouvement!

CRI comme Culture Rurale Innovante, CRI comme Créativité, Recherche, Innovation.

D’une facétie entre amis vers la performance artistique et communicationnelle, le pas postal a été franchi et les idées ne demandent qu’à faire des pas de géants pour dépasser le stricte cadre communal et partager toujours plus. Avec maintenant plus de 50 000 visites en 1 année et demi d’activité, le blog, qui sert de relais à toutes les actions entreprises par les performeurs postaux, tend à prouver que les campagnes sont prêtes à se regarder elles-mêmes et à se lire différemment, en adoptant progressivement les médias contemporains comme source d’information. Bien plus qu’une contre-information, l’expérience Centre de Cri se place sur un créneau rarement occupé en milieu rural: faire de l’information et de la communication de façon décalée sans sombrer dans le comique total tout en suivant ses préceptes de recherche et d’innovation qui guident nombres d’expériences artistiques et postales.

le jaune a pris l'ascendant sur le rouge

le jaune a pris l'ascendant sur le rouge

Cela peut laisser présager d’un bel avenir pour le Centre de Cri qui ne compte pas en rester là. On parlerait – c’est ce que rapporte (encore lui!) le bateleur de Lésigny – d’un Festival du Cri…Espérons que cette fois-ci, celui-ci dise vrai.

Mécano, oui! Mégalo, non!

Mécano, oui! Mégalo, non!

les moyens du CRI : le livre jaune!

les moyens du CRI : le livre jaune!

Le Safari du CRI

En voiture pour le safari !

En voiture pour le safari !

Nouveauté du Cri : Le Safari ! Et une performance de plus à mettre à la solde des Postal-Performers ! Cette fois-ci nos soldats postaux se sont attaqués à la savane lésignoise et à la brousse qui s’échappe aux pieds de la Luire, à quelques ruisseaux de la Creuse. Une performance, qu’est que ça signifie au juste ? Pourquoi ce genre de vidéo peut-il être compris comme un acte artistique ? Parodie d’abord ! Parodie du safari ! C’est sans fusil mais avec un appareil photo qui mitraille que notre postal-performer s’aventure dans les contrées du Cri, lieu de toutes les légendes poitevines et de toutes les méfiances villageoises. Les herbes hautes cachent des animaux qui s’éloignent au passage du fourgon jaune quand elles n’abritent pas des matériaux précieux et très recherchés des artistes landardistes ( artiste pratiquant avec assiduité le Land Art ) : bois, métal et pierres en tous genres. Mais simulation aussi ! Simulation d’un safari où les animaux ne sont pas uniquement vivants. Fixes, ce sont les sculptures animalières qui de la route offrent des formes rappelant le hérisson, l’araignée ou encore le hibou. C’est donc un safari quelque peu original qu’a voulu le Centre de Cri : entre le musée de plein air avec clin d’œil au Land Art jusqu’à la découverte d’animaux bien vivants et parfois bien méfiants ! Un safari avec deux sortes d’animaux à voir, un safari qui mêle habilement l’inanimé et le vivant, un safari entre parc et musée : même en Afrique du Sud au sein du célèbre Parc Krugger, on ne le trouve pas !

Vissez vos casques sur vos têtes : en route pour le safari du cri !

Vissez vos casques sur vos têtes : en route pour le safari du cri !

Plus précisément, et en référence au livre L’Art au XX ème siècle de Marco Meneguzzo, on pourrait distinguer trois types de performances artistiques, cela va vous permettre de mieux vous y retrouver :

  • Le « Process Art » ou art du processus qui est basé sur l’acte de faire, sur les moyens de réaliser une œuvre ou un objet. C’est le processus et les façons de faire qui en elles-mêmes sont considérés comme art.
  • Le « Happening » ou événement qui renvoie ici clairement au Safari du Cri.
  • Le « Body Art » ou art corporel qui met en jeu le corps de l’individu de différentes façons : peinture sur corps, danses originales,…Le corps devient en lui-même art, ou en devient le support et l’incontournable compagnon.

Pour cette performance, le Centre de Cri a investi la technique artistique du Happening en tentant de susciter, comme souvent, chez les spectateurs le rire et la joie de partager ces moments uniques. Car la performance se veut unique pour les postal-performers. C’est un événement, c’est une mise en situation et un assemblage de mouvements, de corps et d’objets qui tendent vers la réalisation d’un acte marqué du sceau de l’unicité.

Une artiste en résidence prend place à l'arrière du camion.

Une artiste en résidence prend place à l'arrière du camion.

À la manoeuvre de l'engin : le postal-performer !

À la manœuvre de l'engin : le postal-performer !

Concluons, avant que vous ne savouriez ces quelques vidéos, par cette phrase limpide définissant l’acte de performance : « Il est devenu un terme global qui désigne toutes les expériences qui s’expriment de manière manifeste et organisée, par une action physique du sujet, sans qu’elle ait nécessairement pour fin la production d’une œuvre ou d’un objet. » page 67, L’art au XX ème siècle, Marco Meneguzzo, édition Hazan, 2007.

Angles-sur-l’Anglin une commune revisitée par Miguel

Miguel fait le tour du village d’Angles-sur-l’Anglin avec un habitant qui livre pour nous les informations essentielles sur le village. Attention, tous les mots en couleur désignent leurs objet à l’ attention particulière de Miguel et du Centre de Cri.

A Angle-sur l’Anglin on trouve des livres, une très jolie librairie sur la place où je me suis réfugié pendant que Miguel tournait dans ce village pour réfléchir sur une performance peinture comme cet été à Pleumartin. Il s’agit en gros de peindre un objet historique ou un monument de la ville, les halles, à Pleumartin, les fortifications de la Roche Posay, la Poste d’Abilly, la statue de Descartes où la Gare du Grand Pressigny. C’est généralement en vert, bouteille, pomme, anglais, ou tout autre type de verdure. C’est une opération éclair, ouvrière et artistique généralement animée et commentée par Conchita, qui est seule habilitée à discuter avec les autorités qui généralement n’ont pas le temps de s’opposer à Miguel, qui est très rapide. D’ailleurs, Miguel ne fait pas que de la peinture, il peut en une fraction de seconde compléter un mur ou au contraire, le faire disparaître complètement.

(suite…)

Les Halles de Pleumartin ont failli être vertes

L’auteur, habitant Pleumartin et souhaitant rester dans l’anonymat, raconte comment il a sauvé les Halles de son village et à la place ouvert les fenêtres de la Minoterie, à Lésigny-sur-Creuse, avec Miguel, artiste itinérant de chantier connu en Andalousie pour ses Performances Peintures.

C’est beau, c’est élégant et ça se porte facilement sans rien. Pour la sécurité, en plus, ça donne beaucoup de liberté. C’est vrai que nous avec Miguel on est pas des dandys urbains télévisées de noir vêtu, comme le hambourgeois stysliste et couturier Karl Lagerfeld, on trainait dans les parages de Pleumartin avec la mercédès et je poussais Miguel à trouver un bar pour boire de la bière, il faisait du soleil caniculaire et je n’étais pas l’homme sobre d’aujourd’hui. Il ne voulait pas, il avait les nerfs que Suzy Rose lui avait posé un lapin pour sa Performance Peinture, il voulait faire une surprise à la commune, repeindre les Halles en vert, il voulait causer un choc dans la situation locale de Pleumartin, on avait tenté de le raisonner avec Conchita, il valait peut-être mieux en parler aux gens du village avant, mais Suzy Rose lui avait monté la tête la veille, elle trouvait l’idée « excitante », une fois les premiers pots de peintures balancés, c’était fini, c’était une nouvelle étape qui commençait dans l’histoire des Halles, une étape Centre de Cri.

C'est beau, ça va avec tout, même la liberté

Le jaune c'est beau, ça va avec tout, même la liberté

Le Directeur ne savait rien. Personne ne savait rien. Bernard Doury le Maire, ne savait rien et peut-être ne sait-il toujours pas qu’en juillet dernier, par un juillet chaud qui donnait soif et l’envie de ne rien faire, il a frisé la performance de Miguel. Dans son pays, en Andalousie, Miguel est connu dans les villages pour ses performances peintures, et c’est vrai que nous étions un peu responsables de l’avoir poussé à ce projet. Certes l’action néanmoins me paraissait prématurée. C’est pourquoi, au nom du Centre de Cri, j’avais vêtu mon gilet jaune qui va avec tout et je l’avais suivi, lui, en bleu, qui passe bien aussi même en ville, soucieux de la sécurité et inquiet pour la tranquillité de la Communauté de Communes Vals de Gartempe et Creuse. J’avais pourtant beaucoup de travail étant impliqué dans de nombreux festivals, la lumière à la Roche Posay des Vacances de Haydn, le texte au Grand Pressigny des Paysages Nocturnes, je ne parle pas des moissons et de Maria Bodin des problèmes d’autorisation pour le tournage.

Miguel attaque le mur avec le marteau-piqueur vert

Miguel, le bleu passe très bien en ville

C’est vrai que les Halles de Pleumartin existent depuis 1650 et qu’elles ont été réhabilités en 2004. Pour commencer le nouveau millénaire, ils auraient quand même pu mettre une touche de couleur, cette manie de croire que les gens avant vivaient sur fond de pierre ou de bois, ou pire, en noir comme Karl Lagerfeld et Miguel avait donc maintenant le coffre plein de peinture verte, il était prêt, si ça continue j’attaque seul, sans tintamarre, il disait, il avait les nerfs il fallait que ça se passe sur quelque chose. Alors j’ai eu l’idée. On passerait à l’Intermarché de La Roche-Posay prendre de la bière, j’avais une soif, et on commencerait à ouvrir les fenêtre de la Minoterie. C’était justement un truc que le directeur voulait faire, ça au moins il était au courant.

Et pourquoi pas en vert?

Et pourquoi pas en vert?

C’est comme ça que j’ai sauvé les Halles de Pleumartin de la Performance Peinture de Miguel.