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Angles-sur-l’Anglin une commune revisitée par Miguel

Miguel fait le tour du village d’Angles-sur-l’Anglin avec un habitant qui livre pour nous les informations essentielles sur le village. Attention, tous les mots en couleur désignent leurs objet à l’ attention particulière de Miguel et du Centre de Cri.

A Angle-sur l’Anglin on trouve des livres, une très jolie librairie sur la place où je me suis réfugié pendant que Miguel tournait dans ce village pour réfléchir sur une performance peinture comme cet été à Pleumartin. Il s’agit en gros de peindre un objet historique ou un monument de la ville, les halles, à Pleumartin, les fortifications de la Roche Posay, la Poste d’Abilly, la statue de Descartes où la Gare du Grand Pressigny. C’est généralement en vert, bouteille, pomme, anglais, ou tout autre type de verdure. C’est une opération éclair, ouvrière et artistique généralement animée et commentée par Conchita, qui est seule habilitée à discuter avec les autorités qui généralement n’ont pas le temps de s’opposer à Miguel, qui est très rapide. D’ailleurs, Miguel ne fait pas que de la peinture, il peut en une fraction de seconde compléter un mur ou au contraire, le faire disparaître complètement.

La restauration selon Miguel

La restauration selon Miguel

Ensuite je suis passé à la mairie pour les informations municipales. La dernière fois que j’étais venu il y a avait le magnifique Festival du Livre. Ce festival est l’occasion estivale de visiter ce village qui se dit le plus beau de France. Un livre en main j’ai rejoint Miguel au Café de la Place pour discuter de son programme de performance. On a passé le village en revue, suivant le guide de la commune.

Miguel livre ses histoires dAngles des jours futurs au Café de la Place

Miguel livre ses histoires d'Angles des jours futurs au Café de la Place

Ce petit village tranquille et fascinant, où tout invite à réfléchir et concevoir, va conduire Miguel sur les chemins d’une créativité débridée. C’est une histoire de Poitou, bien sûr, mais une singularité locale comme ne manque pas de le rappeler l’Office du Tourisme. Mais pour Miguel, ça manque de vert. Pas de végétation, de verdure, de fleurs, tout au contraire, s’il y a un village fleuri en France c’est bien Angles, la ville d’Angles comme on disait autrefois. « ce mélange de jaune et de rouge qui fait si grand défaut au paysages architecturaux de la France profonde, la couleur », dit l’artiste andalous.

Aux confins du Poitou, de la Touraine et du Berry, Angles est situé de vingt kilomètres Lésigny-sur Creuse et à douze de Pleumartin. C’est une cité de la communauté de commune Vals de Gartempe et Creuse.

A propos d’histoire, pendant qu’on parlait, la radio débitait les nouvelles sur l’actualité de l’église catholique, tellement présente ici: «Je crois que les chambres à gaz n’ont pas existé» voilà ce que vient de déclarer Monseigneur Richard Williamson, alors même que le pape Benoît XVI vient de…

Miguel a toujours su, à travers les siècles, profiter de sa situation géographique pour être à la fois un condensé de cultures différentes et une entité d’exception. Une brochure touristique sur le château dans les mains, il ricane: « Qui a gardé son authenticité sans restauration tapageuse, comme si des morceaux de murs pouvaient être authentiques! ». C’est clair qu’il voulait se faire le château.

Festival du Livre à Angles-sur lAnglin

Festival du Livre à Angles-sur l'Anglin

Comme toujours j’ai eu tendance à vouloir le calmer, c’est que si les origines du village paraissent plus que controversées, celles de Miguel aussi. C’est un impulsif, sa force, l’imprévisibilité. Demain, un pan de mur entier d’Angles-sur-l’Anglin aura peut-être disparu, ou sera devenu vert.

En effet, les guides touristiques modernes privilégient la thèse qui voudrait qu’Angles doive son nom, tout comme l’Angleterre, à un peuple germanique venu du Schleswig, aujourd’hui Land allemand de la plaine du Nord: les Angles, dont les descendants se seraient installés près de l’Anglin au VIIème siècle. Eh bien, il faut le dire, notre homme du sud semble particulièrement attaché au site, un tour lui a suffi, il a des idées plein la tête, de l’ambition…

Quelles que soient les origines d’Angles, c’est bien avant notre ère que la civilisation laisse ses empreintes sur un site géographique qui n’est pas encore Angles… Aujourd’hui Angles ne s’appelle pas « petite Miguelita » mais c’est peut-être le nom sous lequel elle sera connue demain.

En effet, la découverte du site préhistorique magdalénien du «Roc aux Sorciers», ne prouve pas seulement les anciennes pratiques sacrificielles authentifiées avec la légende de Djouah, au Grand Pressigny, et dont nous parlerons au Centre de Cri, le cri de Djouah ayant été et demeurant un des plus fameux de la région, du reste. La Préhistoire nous a laissé un étonnant témoignage de l’Homme d’il y a environ 14 000 ans sur les rives de l’Anglin.

Site préhistorique ayant tapé dans l’œil de Miguel, la cave Taillebourg (cave à Lucien Jacob) où monsieur Rousseau découvre en 1927 des traces du Magdalénien moyen. Et mesdames de Saint-Mathurin et Garrod un bison en relief en 1947. « Tu vois, eux, ils se gênaient pas pour colorier« , ironise Miguel, « une frise sculptée magdalénienne, c’est mieux en vert, ou en orange à la rigueur« . Lascaux, c’est vrai, ils ont tout laissé en naturel pour mieux faire sortir les peintures de la préhistoire.

Donc « il y a 14 000 ans, Angles-sur-l’Anglin n’existait pas en tant que tel, et donc pas d’Office du tourisme et donc, ils se gênaient pas pour peinturlurer, c’est sûr« . Une histoire qui recommencera peut-être si une tribu nomade andalouse met le grappin dessus, et le marteau-piqueur. Le Café de la Place est aussi un Restaurant, on a mangé un morceau.

L’histoire d’Angles s’articule principalement autour de trois monuments: la forteresse, la chapelle Sainte-Croix et la chapelle Saint-Pierre.

La cueille

Ruelle pavée piétonnière qui assure la communication entre ville haute et ville basse. Elle doit son nom probablement parce que les habitants cueillaient l’eau en bas de cette ruelle.

L’arceau

Les caves situées au niveau de l’arceau servaient d’entrepôts pour le sel commercé lors des grandes foires d’Angles et pour le sel de contrebande. Son architecture est inspirée de celle des villes espagnoles (Sarragosse).