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Prime à l’école, perplexité d’un étudiant

Je me lève, j’allume la radio, on me parle de cette nouvelle initiative scolaire: payer les enfants en échange de leur assiduité en cours. On nous parle de quartiers difficiles, de responsabilisation des élèves… Je pars.

Un paquet de temps que je n’y avait pas mis les pieds à l’Université. J’y retourne pour demander des renseignements à propos de la licence de géographie. On m’avait vaguement parlé, il y a quelques jours, de tenter d’obtenir des bourses. Non pas la bourse, je ne suis pas un joueur d’argent bien qu’il en soit en effet question. Non, simplement demander des bourses scolaires en fonction des mentions obtenus ces dernières années, une sorte de bourse méritocratique qui peut aider à acheter des livres, payer le métro et manger correctement, des choses intimement liées à la réussite scolaire.

Premier brouillard : est-ce que ça existe ? A priori, oui.

La première bourse dont me parle la secrétaire, c’est celle dont on peut bénéficier après l’obtention du bac. Hum. Mention bien section européenne avec option musique, je sens que je vais peut-être avoir le droit à un petit quelque chose. Que nenni ! Rien du tout.

« L’Etat ne donne de bourse au mérite que pour les élèves ayant obtenu mention Très Bien. » Bon. Je n’en démords pas. Passons à l’enseignement supérieur.

J’ai passé deux ans en classe préparatoire aux grandes écoles dans un célèbre lycée toulousain, j’en suis sorti avec une mention assez bien. Non que je veuille bénéficier du même salaire qu’un normalien, j’espère un coup de pouce.

Je tente à nouveau. Nouveau refus.

Je demande simplement s’il existe des bourses au mérite en licence et en master. Négatif.

Je demande si un élève qui a eu mention très bien au baccalauréat et qui a obtenu une licence sans mention continue à percevoir une somme. Affirmatif.

Si je comprends bien, je peux avoir de belles mentions jusqu’à bac + 5 et n’avoir pas de bourses quand un autre élève mentionné en terminal bénéficiera de cette aide sur la même période et sans obligation de résultats excellents. Pour terminer, on me confirme qu’il est presque impossible de bénéficier d’aides de l’Etat aux motifs de bons résultats avant un Bac + 5 quand vous n’êtes habituellement pas boursier sur critères sociaux. Je pouvais comprendre pour les classes supérieures, mais qu’en est-il pour les élèves issus des classes moyennes, soit-disant creuset de la promotion sociale?

En fait, le système française ajoute une bourse au mérite en complément de celle attribuée sur critères sociaux. Il semble presqu’impossible d’en obtenir si on est issu de la classe moyenne.

C’est donc ça, la méritocratie à la française?

Je jette un oeil sur internet: Prime à l’école: quand on ne peut plus rien, on corrompt (Marianne).

Je vais voir sur le site de l’éducation nationale, histoire de.

Média-éducation.gouv.fr

Et je me pose beaucoup de question quant à l’argent et la valorisation de l’élève dans l’éducation.