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Européennes: on vote, on vote pas ?

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A qui le tour?

Européennes, cantonales, présidentielles… et vive la démocratie! L’avantage, c’est qu’on se sent utile à être sans cesse sollicité de la sorte. Donc jusque là, tout va pour le mieux, nous sommes libres de nos opinions. Alors allons-y!

Séance d’information du style 20h: «costard-cravate» nous explique plus ou moins les enjeux, nous présente les candidats, et leurs femmes… sujet qui se prolonge et déteint sur toutes les autres informations. Face à ce virus supplémentaire, la moitié des téléspectateurs abandonne, c’est l’overdose… mais les valeureux combattants se lancent à l’assaut des programmes!

Le programme: il arrive par la poste dans une enveloppe aux allures de colis piégé, mais qu’on se sent obligé d’ouvrir pour découvrir un amas de prospectus complexes à l’écriture comprimée sur des feuilles qui n’y sont strictement pour rien (et que vous allez sûrement froisser quand même)… J’exagère! Ceux qui les pondent se sont au moins mis d’accord sur un point pour nous simplifier la vie: le code de couleur établissant une frontière claire pour notre petit cerveau entre le plus ou moins bleu pour la droite et le plus ou moins rouge pour la gauche, excluant ainsi les verts irréductibles à défaut de savoir où les placer. La lecture est longue et fatigante, mais bon, on le fait «parce que c’est important» et que «ça nous concerne», même si on ne comprend pas tout. La liberté c’est dur! Et puis il faut savoir ce qu’on veut! «Oui je le veux!»; super! Ils s’embrassent, envoie la musique, balance le riz, tout le monde est content… bon, je continue.

Je vote pour un candidat ou un parti qui correspond à mes idées, ou plus souvent qui porte les idées les «moins pire» de tout ce que j’ai réussi à comprendre du tas de papier froissé qui commence à s’embraser dans la cheminée. Mais pourtant, on essaye bien de nous simplifier les choses, comme à des enfants: la droite c’est pour les riches, la gauche c’est pour ceux qui veulent l’argent des riches, le centre c’est… au milieu… avec tout ça on est bien avancé, la date approche et on se retrouve dans l’isoloir, seul avec sa conscience, quelques bouts de papiers et une poubelle pour décider de la direction à donner à notre pays. Puis il est temps de sortir de sa réserve avec une enveloppe où est ensevelie notre décision, jusqu’au moment angoissant où on est appelé devant l’urne toute puissante, que l’on jugerait capable de nous mordre le doigt en nous criant «abruti! Tu t’es trompé La France va à la catastrophe par ta faute!». Mais non, la sentence tombe avec un simple «a voté!» nous donnant la sensation d’une cruelle responsabilité.

Puis on attend le résultat comme le score de son équipe préférée; on achète le T-shirt, les posters et la carte de supporter si elle gagne, on rage et on se promet de ne plus suivre les évènements si elle perd. Résultat des courses… à vous de voir, en tout cas je ne sais plus quoi écrire tant ce sujet est vaste… je ne sais même plus quoi penser… c’est pourtant ça la liberté. Que chacun fasse ce qu’il veut.