Confucius aurait dit « Avant de courir, apprenez à marcher ». Au tout début de l’automne, cet enseignement du maître chinois est bel et bien appliqué à la Banana Partie à Betz le Château en Touraine du Sud. Sous un superbe soleil, jaune banane, depuis 4 ans, ce petit festival de théâtre, de spectacles vivants et de musiques à trouver son rythme et atteint un bon régime de croisière dans un décor bananier.
La banane de Betz se développe bien et semble avoir trouvé ici un climat favorable. Les arts plastiques de rue s’y implantent même sous l’impulsion des habitants qui décorent de leur propre initiative fenêtres, façades, poteaux , buissons et balcons.
De lieux de spectacles en espaces de convivialité, la banane est sur la tête des gens et du public. Car, la Banana, c’est une alchimie entre des gens simples et humains offrant le meilleur d’eux même pour réussir un moment de partage et convivialité. Chose rare désormais.
Un maître de la générosité est aux manettes, aux fourneaux, à la fabrication de la pâte, … C’est Christian ! Et en bon « oeuvrier », il sait trouver les ingrédients et connait la recette pour faire monter la crème et surtout réussir le gâteau.
Et la cerise sur le gâteau, cette année est arrivée du côté de son copain Phi-phi, le boss de l’entreprise d’événementiels, son et lumière, New Dreams. Un grand chapiteau à 2 ogives de 400 places. Comédiens, clowns, musiciens, chanteurs et le public se sont régalés dans cet espace magique. La Banana, c’est ça ! Le partenariat et l’échange. C’est l’association d’énergies venues d’horizons variés.
Et au programme de cette 4éme édition!
La traditionnelle ouverture du vendredi soir avec une troupe amateur, bien connue, car amie et toujours pas bien loin de chez nous. Dans le théâtre de verdure du parc paysager, derrière la salle des fêtes, à 20h30, la compagnie Quintefol a présenté une pièce de Marivaux « l’ile des esclaves » mise en scène par Michael Sadler. Une pièce « provocatrice, fantaisiste, déjantée » dans laquelle, échoués sur une île, les esclaves prennent le pouvoir sur leurs anciens maîtres.
Et désormais, l’ouverture tout aussi traditionnelle du samedi matin… de Véronique Legangneux de la Cie Compagnie GlobTrott, à 10h45, avec un spectacle pour les tout-petits. « Es tu ma maman ?», un petit pingouin cherche sur la banquise sa maman…La fée des neiges est là pour l’aider !
La fanfare les Rigol’ados, qu’on ne présente plus, une création du dancing des voyageurs et de la Cie GlobTrott est entrée dans la danse à 11h30 pour animer les rues et relier les différents sites de spectacles. Cette année, pas d’apéro Banana au dancing au son de « j’ai faim, je veux manger de la banane, j’ai soif, je veux boire du lait de coco ». C’est Phi-phi, dit « le gros » en relation avec sa belle carrure qui a rincé l’assistance avec un apéro casse-croute… car il inaugurait en association avec cet événement, le sien : ces nouveaux locaux techniques.
Au Dancing, à 15h, un moment de douce folie avec la Cie Détour de rue et Mind, le mentalisme dans tous ces états. Le professeur Herbert Freyermuth, diplômé de l’académie internationale des mentalistes. Vous présente sa conférence illustrée sur la magie du mentalisme. Ne vous êtes vous jamais demandé comment le magicien lisait dans vos pensées ? Quelle est le petit plus pour ouvrir votre cerveau à des capacités phénoménales? Ou même comment influencer les lois du hasard ? Toutes les réponses sont là ! Chaque point abordé est illustré par un tour original et personnalisé.
A 16h, le cerveau à l’envers, le public sous le choc du mentalisme, fut emmené à nouveau par les Rigol’ados vers le parc paysager où de nombreux animations et jeux attendaient les enfants. Les ateliers de cirque de la Cie Détour de rue initièrent les enfants friands d’exercices de jongleries.
Les sœurs Waou, de la Cie GlobTrott, « nouveaux nez », étaient là en embuscade pour envoyer quelques entrées de clowns dont elles ont le secret.
Retour à 18h, du côté de Dancing, avec les Rigol’ados en tête de proue, dans la clairière de Jean-Paul pour voir un spectacle de danse urbaine avec le groupe Aduc de Châtellerault. Et oui ! Des gars de Châtellerault à la campagne ! Des fidèles maintenant.
Venus déjà l’année passée, ils ont fait des émules, une poignée d’ados de Betz a décidé de monter un spectacle de danse urbaine au collège de Ligueil et l’ont présenté en fin d’année. Un stage fut mis en place avec un intervenant d’Aduc afin d’aider ces jeunes danseurs à s’améliorer. Slybreak est né et a vécu sa première presta à la Banana en première partie des grands frères Aduc.
Ensuite les sœurs Waou de la Cie GlobTrott ont ramené leur fraise avec une histoire de noix confites, une vieille entrée de clown datant de 1880. Et comment que ça la fait ! Un duo de clowns plein d’avenir.
Et pour finir dans cette petite clairière, la Cie Détour de rue et ses 2 jongleurs, nous a offert un spectacle de jonglerie frais et rigolo, «la Routine ». Pas ennuyant !
A 19h30, le public était bien chaud pour goûter à l’apéro et l’assiette gourmande garnie des produits locaux.
A 21h, la Cie La Petite Famille de Souillac nous a interprété une comédie musicale « Demain l’aurore » sous le chapiteau de notre ami Phi-phi. Constitué d’adolescents, ce spectacle raconte leurs préoccupations. Tom est amoureux d’Alice, qui l’aime aussi, mais rien n’est simple : ils ont 15 ans, des parent et des profs !…Heureusement, ils ne sont pas seuls : ils ont des amis. Des frères et des soeurs. Mille émotions, mille sentiments à la minute. Et la certitude en eux qu’un jour meilleur les attend, pour une vie aux couleurs plus vives et plus harmonieuses à la fois. Se trouveront-ils, alors ? Et pousseront-ils, tous ensemble, la porte de cette aurore nouvelle ?
Et pour clore cette soirée sous le plus grand chapiteau de la Touraine du Sud, un bal disco offert par le Cie New Dream.
Et, en fin de soirée, on a la tête dans les étoiles car on a tous bien bossé.
Dimanche 25, une superbe prolongation de la Banana sous le chapiteau, à partir de 15h avec spectacles en continu, chansons, comédies, musique et clowneries.
Le Juk Men Box de la Barda Compagnie. Il s’agit d’un juke box humain, une grosse boîte, une sorte de castelet forain, installé ici sous le chapiteau. Un répertoire éclectique de chansons (de Jacques Brel à Amel Bent, en passant par Eurythmics) est proposé au public par le patron Fredo Scopitone. Ensuite, le rideau de velours s’ouvre sur ce théâtre de poche et, dans leur plus beau costume, les célèbres frères Scopitone, interprètent à leur manière le morceau choisi. Grands moments de bonheur et de convivialité.
Ensuite les compagnies se sont succédées avec de grands moments d’émotions et de rires, le passage des poules de Betz, le névrosé à l’imper, l’otarie dressée,…
Et une mention spéciale à Thierry Robard dans le genre burlesque muet avec une farce-catastrophe complètement déjantée façon Monty-python. « L’étrange affaire de la table ronde », où un projectionniste perturbé tente de sauver la séance de projection d’un improbable film médiéval, suite à un incident technique.
Et les frères Scopitoneeee musiciens et chanteurs de rue depuis des générations ont clôturé la journée en musique. Et le public content de découvrir du bon spectacle, souvent comique et de bonne qualité est reparti avec des étoiles plein les yeux. Que vive le véritable spectacle vivant avec de vrais être vivants ! Et de vrais organisateurs de spectacles!