les hors la loi à la bibliothèque de Tournon

Une petite salle, beaucoup de livres et les hors la loi, tout sages dans un registre acoustique. Une formule inédite pour ce groupe électro rock fantastique. C’était à la bibliothèque de Tournon saint Martin (36), le samedi 13 mars. L’animatrice, de ce lieu public consacré aux livres et multimédias, propose régulièrement au cours de l’année des événements qui ponctuent le vie de cette petite bibliothèque de village. Et pour cette soirée, c’était un peu osé! Faire venir un groupe plutôt habitué à occuper les scènes des circuits alternatifs. Il fallait le faire. Finalement, le trio de musicien s’est bien adapté au lieu, à son ambiance et a su entrer dans ce nouvel exercice pour lui de produire une musique sans utiliser trop de décibels. Renaud et guillaume, les deux leaders du groupe peuvent être confiants dans leur avenir car ils ont de la ressource et semblent maîtriser l’univers qui veulent faire partager au public. Ils se produisent régulièrement sur scène à raison d’une centaine de dates par an, c’est pas mal! De plus, au cours de cette soirée, ils jouaient avec un nouveau batteur qu’ils découvraient. C’était sympa pour nous de découvrir cette nouvelle complicité qui fera peut-être date dans leur histoire. Voici quelques vidéos de leur prestations dans un lieu peu commun pour eux et qui révèlent une autre facette de leur musique. C’est certainement inédit pour ceux qui les suivent. Ne les connaissant pas, j’ai passé un bon moment. Car il y a une belle complicité entre eux et c’est peut-être là que réside la force d’un groupe de musique.

L’impro au Théâtre, ce soir, au Blanc avec les Beding-Dingues

Le bazar dans un théâtre, c’est bon ! …avec les Beding Bedingues…de la graine de Molière ! C’était au Blanc (36), vendredi 5 mars 2010 dans une salle surchauffée. Venir ou revenir, samedi 6 mars, voir et revoir la prestation de comédiens généreux pour bouffer une bonne grosse dose de bonheur et de bonne humeur. Quand je vois cette ambiance, je me dis que je suis un peu dans une machine ethnologique à remonter le temps qui me permet de goûter un peu de la magie de notre maître Molière. Ils sont jeunes, pleins d’énergie et ça respire entre leurs oreilles. la répartie rapide, du jus, un sens de l’interaction avec le public qui suggère les thèmes et qui monte sur scène. Tout cela mené de main de maître par un arbitre vif et blagueur, traversé par de faux airs de québécois.

C’est impressionnant l’ improvisation! Les deux équipes en jeu constituées de joueurs-comédiens enthousiastes vont s’affronter, se mêler, se soutenir pour imaginer sur le vif des situations surprenantes, délirantes, décalées faites par des personnages le plus souvent burlesques. Ecoute, rapidité, imaginaire riche, humilité, travail d’équipe, interventions opportunes sont les ingrédients de cette cuisine! Belle démonstration de solidarité et d’écoute dans l’exercice du jeu pour créer cette dynamique collective. Peu de temps morts, un arbitre, plutôt, maître de cérémonie, organise le spectacle en donnant régulièrement des consignes, relançant ainsi sans cesse la dynamique. La musique est aussi présente à travers une sono dirigée par un DJ qui t’envoie des vieux tubes bien chauds!  Tu n’as pas le temps d’avoir envie d’aller faire pipi, tellement ton attention n’a pas de répit! . Et pis, ce clown d’arbitre qui envoie dans le public paquets de chips et bonbons, c’est vraiment racoleur! (Quelle vulgarité, messieurs les subventionnées!). Néanmoins, ils font du théâtre et il y a une forte ambiance de comédie avec les beding-bedingue car ils ne respectent pas complètement la tradition des matchs d’impro. Allez voir!

Un peu d’histoire, le match d’improvisation théâtrale trouve son origine au Québec (en francophonie!) Il fut imaginé par le Théâtre Expérimental de Montréal en 1977 dirigé par l’unique Robert Gravel. Il souhaitait expérimenter de nouvelles formes théâtrales et d’approches du public afin de casser l’élitisme du théâtre. Créer l’interactivité et relier public et comédiens. Utilisant la forme du sport et en parodiant le populaire hockey sur glace (quelle vulgarité), lui et les siens mirent en place des rencontres d’équipes sous forme de championnat. Cet aspect compétition fut rapidement décrié par les vrais comédiens détenteurs de la vulgate car ils attaquaient la création classique, le conventionnel contemporain et révélaient surtout les rivalités qui existent réellement dans le monde du théâtre. Et aggravées par le système subventionnel!, aujourd’hui, chez nous. Mais cette notion de conflit, source de danger pour les improvisateurs, poussant à la créativité et à la spontanéité,  intéresse le public. Le CRI vous a mis l’eau à bouche, prêtez une oreille au prochain match d’impro et allez y! Une piste, une patinoire, un ring, …La ligue d’improvisation de Touraine.