De la boucherie et des facteurs

Drôle d’époque, il n’y avait pas la télé.

Aujourd’hui, le grand Wallace Souza débarque avec ses caméras sur un cadavre encore fumant. Le crime et l’actualité en direct. Vitesse de l’éclair, exécution, information. La Poste, tu peux toujours courir. Wallace Souza battait les records d’audience. C’est pas comme le Blog du Centre de Cri. Les gens le lise en butinant, d’une page l’autre, ils peuvent lire des trucs de l’an passé, du mois dernier, d’aujourd’hui. Ce ne sont jamais les mêmes gens, ils ne lisent jamais la même chose, jamais en même temps: le contraire d’une émission à audimat.

Facteur Vicq-sur-GartempeLa télévision de Wallace Souza, c’est une caricature. Son émission, Canal Livre, dans l’état d’Amazonie au Brésil, marchait du tonnerre, du feu de dieu; au Brésil il y a de quoi traquer les grandes figures du crime. Ca tue à gogo, on peut surfer sur le thème de l’insécurité comme Napoléon IV, ça marche encore mieux.Tellement il était populaire que Wallace Souza est devenu député et que toute sa famille était placé dans la municipalité de Manaus. Grâce à la télé! Le crime organisé. Cet ancien policier viré pour une sombre histoire a bien fait de se convertir dans le journalisme, si c’était ça, son idéal de l’information. Aller de l’essentiel à l’essentiel, du meurtre du père à celui du fils et de là, à l’assemblée fédérale. (suite…)