Le taxi laissa Dufilet juste devant un portail blanc, lui indiquant que la maison du docteur était un peu en retrait, au fond d’un petit parc touffu.
Sur le portail, le nom du domaine : « les effraies ».
En se retournant, il fut saisi par le paysage : la mer étincelante et calme, entre argent et bronze. Une surface maritime luxueuse, qui évoquait l’éternité. L’air rougi par le soleil, qui exhibait sa tiédeur. Quelques goélands planant au ralenti, prouvant, mais sans effort inutile, qu’il ne s’agissait pas d’une peinture mais bien d’un coin du monde des vivants. Le môle du petit port, avec quelques vagues pêcheurs multicolores reposant sur le muret. Et une troupe d’enfants, plongeant et replongeant à mer pleine, comme des fous de Bassan, avant de flotter jusqu’aux escaliers de leur grand terrain de jeu, unique au monde, sans qu’ils le sachent encore.