La cabine du Cri, un concept PTT recyclé!

Perdues aux quatre coins de la France rurale, les cabines téléphoniques à pièce deviennent de plus en plus des objets pour collectionneurs avertis ! Chez nous, au Centre de Cri, on ne vous cache pas notre fascination pour les objets qui permettent de communiquer et d’établir un lien avec l’autre. C’est pourquoi, Sined, le directeur des posteurs, a décidé d’investir sans plus tarder dans les cabines téléphoniques à pièces en milieu rural afin qu’un maximum de gens l’appelle pour l’informer d’événements ou d’idées. Tous à vos combinés, le cri vous attend !

Manifeste du Cri

Tout débute avec une affaire de poste, de postiers et d’imposteurs.

le logo du CRI

le logo du CRI

Le bateleur des rues de Lésigny-sur-Creuse annonce, avec un chagrin non-dissimulé, que La Poste va fermer. C’est d’abord la panique générale dans le village, on se demande comment va de nouveau pouvoir circuler l’information, les nouvelles et les journaux. Plus de Poste. Et où échanger avec les autres ? Et comment échanger ? Quel ersatz postal ?

Mais le bateleur, dans la rapide élocution qui le caractérise, oublia de préciser, peut-être encore tout abasourdi de la nouvelle, qu’il s’agissait seulement du bureau de Poste de Lésigny, et non du service public dont les racines sont à situer dès le XVème siècle avec la création de la Poste aux chevaux par Louis XI ! Ah, chère France postale, tu vis encore.

le batteleur du village

le bateleur du village

Les premiers soulagements ne tardent pas à se lire, en cette période estivale, sur les visages qui dégoulinent de sueur. Nous sommes à l’été 2008. Seulement, si tout le monde regrette la disparition de ce relais séculaire d’information, personne n’entreprend vraiment une action concrète pour tenter de garder ce service public ouvert et la résignation gagne pas à pas le village. Les bouches restent closes sous cette chaleur battante, pas une rumeur ne gronde.

Pourtant, à la Minoterie, ancien bâtiment industriel qui est en cours de réhabilitation, on grince des dents et les résidents supportent mal la nouvelle. Au point que rapidement, la bouche de Jean-Michel DENIS, le nouveau propriétaire du bâtiment, ne peut plus supporter tant de révolte intérieure. Au fil des jours, la colère monte, les dents se desserrent, les mâchoires se détendent et notre minotier moderne lâche son premier cri. La naissance d’un mouvement d’idées, le point de départ pour un établir un nouvelle synergie en milieu rural.

la minoterie

la minoterie

Ce point de départ est donc la fermeture du bureau de poste avec à la clé, des suppressions de postes ! C’est la fin du dernier service public dans le village ; ne reste qu’alors une pharmacie et une boulangerie comme uniques lieux de rencontre pour les habitants. Pour les chèques, les lettres et les colis, il faudra prendre sa voiture ou gonfler ses mollets à vélo en direction de la Roche-Posay. Et en qualité de petit-fils d’un illustre postier, de surcroît exerçant à Vicq-sur-Gartempe, à quelques encablures de son actuel lieu de résidence, Jean-Michel DENIS comprend la nécessité de réagir comme la plus normale et la plus évidente des attitudes. Pourtant, dans les premiers mois qui suivent cette fermeture administrative, les idées ne viennent pas, mais l’envie continue d’occuper les journées de ce professeur d’arts appliqués. Les cris sont en gestation.

Sined : Clown, Rires et Impertinance

Sined : Clown, Rires et Impertinence

C’est en août 2008 que l’idée germe enfin. Après plusieurs mois de plantation cérébrale excessive, il va se créer à Lésigny-sur-Creuse une résistance face à cette fermeture. La France est alors en pleine guerre postale et communicationnelle : internet et ses mails narguent les lettres et leurs relais, qui, de plus en plus disparaissent en milieu rural. C’est dans ce contexte, O combien tumultueux, que se lance l’idée Centre de Cri.

Centre de CRI... et Blog...et.Com

Centre de CRI... et Blog...et.Com

Dans ces moments de confusion collective, un logo est rapidement dessiné et la pose des plaques intervient le Samedi 13 septembre 2008 , c’est l’occasion d’une petite fête à la Minoterie.

la pose des plaques du Centre de CRI

la pose des plaques du Centre de CRI

Très vite, les habitants du village /voient des points d’interrogation pousser sur leurs têtes/se questionnent – à choisir. Que cela signifie-t-il? Du jaune, du bleu, un nom et un logo qui rappellent étrangement la Poste. D’autant que le concept – Centre de Cri – mal prononcé ou mal lu renvoie inévitablement au Centre de Tri et à l’administration publique. Le performeur postal, un imposteur ? Et qui est vraiment postier dans cette histoire qui ressemble de plus en plus à une légende du Poitou? Et si, après la fermeture du petit relais de poste s’installait à présent un gigantesque centre de tri, ici, à Lésigny dans cette petite bourgade… Mais même le bateleur, de nouveau affolé par les événements, lit mal la pancarte. Ce n’est pas le retour de la Poste avec un centre de tri mais l’arrivée d’un nouveau mouvement artistique et rural: le Centre de Cri.

Centre de Cri.Com

Centre de Cri.Com

À partir de cette inauguration, quelques individus vont vouloir eux aussi devenir des performeurs postaux, nom alors bien étrange aux oreilles des autochtones. Devant les peurs et les interrogations que suscitent cette bande de posteurs déguisés, Jean-Michel DENIS s’empresse de clarifier les choses : « Le performeur postal est celui qui fait le choix d’une culture populaire en milieu rural en essayant d’introduire dans ses démarches artistiques les idées d’innovation et de recherche. Mais il n’est pas seulement performeur – c’est-à-dire concepteur et auteur de performances artistiques – il est aussi postal car il n’hésitera jamais à aller glaner des informations ici et là, à droite à gauche sur les événements culturels du coin, les rencontres et tout autre moment de partage et de convivialité où les individus s’échangent des paroles et des sourires sur leurs passions et leurs savoirs-faires respectifs. »

le performeur postal

le performeur postal

Ainsi, cette bande de performeurs postaux met rapidement en place un blog pour bénéficier d’une structure d’information et de communication à la hauteur des ambitions artistiques et journalistiques qu’elle s’est fixée. C’est là que sont rapportés les événements, les rencontres et que sont partagées les réflexions, locales ou plus générales. Dans la foulée, se lance une vaste opération, baptisée « Post-Performance – Test 0 » qui esquisse un partenariat avec le service public postal. Expérience qui n’en est encore qu’à ses balbutiements mais qui constitue en quelque sorte, et dans un premier temps, la carte de visite de ces hommes revêtant le bleu et le jaune.  Vous l’avez compris, dans les premiers mois du Centre de Cri, se lance avant tout un mouvement postal qui tente de remettre de l’artistique sur les enveloppes, et de l’humain dans la lettre. C’est le début d’une opération qu’on appellera aussi l’Évènement du jeudi.

le courrier du CRI

le courrier du CRI

Au fur et à mesure que l’aventure humaine se poursuit, les réflexions se multiplient, les envies s’affinent et le nombre d’articles augmente. Le blog gagne de plus en plus lisibilité et en popularité notamment grâce à une intervention très remarquée aux Déliriades 2009. Voilà, concrètement, un exemple de performance envisagée par le Centre de Cri.

le CRI des Déliraides

le CRI des Déliriades

Parallèlement, le tournage d’un long-métrage est entrepris dès l’été 2009. C’est le début d’une série d’articles publiés dans la catégorie L’Evènement du jeudi. «La tournée du facteur» s’intéresse à la vie professionnelle du facteur Pierre DENIS, exerçant à Vicq-sur-Gartempe de 1922 à 1962, qui n’est autre que le grand-père de Jean-Michel DENIS. Toujours en cours de réalisation, le film promet de rappeler à quel point le facteur a eu un rôle qui dépassait largement le cadre des fonctions que lui attribuait l’État. Du petit service rendu au rôle de confident, le facteur n’a pas fait que donner des lettres et  parcourir la campagne à vélo, il a surtout assuré une présence humaine, avec toute la chaleur et la convivialité qu’elle implique. Ce film sera sûrement aussi un moyen de montrer de quelles manières, au travers de témoignages et des récits, les campagnes des Vals de Gartempe vivaient à l’époque. Le projet ne manque pas d’intégrer un brin d’humour, comme d’habitude.

Trois générations au départ

Toute la tournée Cliquez cette image

Mais comme toute aventure, et tout mouvement artistique, l’entreprise de ces postal-performers a connu des hauts et des bas, alternant des périodes très prolixes à celles désertiques. Pour autant, le projet s’est de plus en plus affiné ces derniers mois, et nous sommes en mesure de définir clairement les priorités et les envies qui aujourd’hui nous animent:

  • Le centre de cri, c’est d’abord un lieu et un espace privilégié d’échange et de rencontre. Situé à Lésigny-Sur-Creuse dans l’ancienne Minoterie, réaménagée en lieu artistique rural, le bureau du Centre de Cri est doté d’une pièce de travail, d’une salle de café-concert, d’une grande salle où sont entreposés des œuvres d’arts plastiques et appliqués ainsi qu’une d’une prairie animalière. Accueillant des groupes de musique, hébergeant en permanence une compagnie de spectacle pour enfant, des artistes y viennent aussi faire des résidences quand ce n’est pas un public éclectique qui vient simplement assister aux différents événements qui scandent l’année : soupe collective, contes, festival de sculpture animalière, animation pour enfant, répétitions, concerts, réalisation de fresques murales, atelier de théâtre et de papier mâché,…
les événement de la Cie Globtrott

les événement de la Cie Globtrott

  • Le lieu est porteur de cette état d’esprit qu’est le cri. Le centre de cri, c’est une occasion d’échanger et de partager sur ses savoirs-faire, ses passions et ses talents tout en se respectant mutuellement. C’est aussi l’idée et l’envie de créer ou de recréer une culture rurale, populaire et innovante. Concrètement, ces ambitions se matérialisent par des événements qui tentent de réunir des gens d’horizons très différents autour d’un thème, d’une idée ou d’un plat afin qu’un échange humain puisse avoir lieu et que les relations sociales se renforcent. Le Centre de Cri est aussi une espèce de grande boîte à lettres et à idées prêt à étudier toutes vos propositions, prêt à publier vos articles, prêt à faire de la communication sur un de vos projets ou à propos d’un événement qui vous tient à cœur. Bien sûr, géographiquement, le Centre de cri n’a, pour le moment, faute de personnel, qu’une aire d’influence assez restreinte qui englobe Châtellerault et ses environs en passant par La Roche-Posay, Saint-Savin… Mais ce mouvement souhaite arpenter des lieux plus variés et aller partager plus loin.
    Localisation du Centre de Cri à l'échelle régionale.

    Localisation du Centre de Cri à l'échelle régionale.

    Localisation du Centre de Cri à une échelle plus locale.

    Localisation du Centre de Cri à une échelle plus locale.

    Localisation du Centre de Cri à Lésigny-sur-Creuse.

    Localisation du Centre de Cri à Lésigny-sur-Creuse.

  • Le Centre de Cri, c’est aussi un projet de communication alternative. Face aux médias traditionnels, le Centre de Cri tente de faire des reportages qui mêlent le sérieux, l’artistique et le décalé. On peut parler de choses très passionnantes en ajoutant une touche d’humour afin que le savoir et l’information soient accessibles à tous. C’est l’objectif des performeurs postaux dans les nombreuses vidéos que vous pouvez d’ores et déjà consulter !

  • L’innovation et la recherche, deux concepts très chers aux membres du Centre de Cri servent à guider et à affiner le projet. Rien ne se veut fixé définitivement, et ces envies d’innovation et de recherche servent à se remettre en question, à rediriger une action, à reformuler des envies et à surtout ne pas se laisser enfermer par toute auto-suffisance ou quelque contemplation. Le Centre de Cri est clairement animé d’une envie de mouvement et de déplacement.
la 2cv du CRI, l'objet du mouvement!

la 2cv du CRI, l'objet du mouvement!

CRI comme Culture Rurale Innovante, CRI comme Créativité, Recherche, Innovation.

D’une facétie entre amis vers la performance artistique et communicationnelle, le pas postal a été franchi et les idées ne demandent qu’à faire des pas de géants pour dépasser le stricte cadre communal et partager toujours plus. Avec maintenant plus de 50 000 visites en 1 année et demi d’activité, le blog, qui sert de relais à toutes les actions entreprises par les performeurs postaux, tend à prouver que les campagnes sont prêtes à se regarder elles-mêmes et à se lire différemment, en adoptant progressivement les médias contemporains comme source d’information. Bien plus qu’une contre-information, l’expérience Centre de Cri se place sur un créneau rarement occupé en milieu rural: faire de l’information et de la communication de façon décalée sans sombrer dans le comique total tout en suivant ses préceptes de recherche et d’innovation qui guident nombres d’expériences artistiques et postales.

le jaune a pris l'ascendant sur le rouge

le jaune a pris l'ascendant sur le rouge

Cela peut laisser présager d’un bel avenir pour le Centre de Cri qui ne compte pas en rester là. On parlerait – c’est ce que rapporte (encore lui!) le bateleur de Lésigny – d’un Festival du Cri…Espérons que cette fois-ci, celui-ci dise vrai.

Mécano, oui! Mégalo, non!

Mécano, oui! Mégalo, non!

les moyens du CRI : le livre jaune!

les moyens du CRI : le livre jaune!

Pierre Denis, un monument du patrimoine de pays

Ambiance mouvement postal

Ambiance mouvement postal

Pierre Denis, facteur à Vicq sur Gartempe de 1922 à 1962 est une valeur sûre ! Sur son nom, sur son histoire, cet inconnu des services… a fait venir des visiteurs à la minoterie pour les journées de patrimoine de pays. Le quotidien local, la Nouvelle République, un journal que mon grand-père a tant lu, nous a vraiment aidé dans notre démarche patrimoniale. Ce dimanche 20 juin 2010, ce fut un balaie de visiteurs d’un certain âge dont l’accroche avait intrigué et fait venir dans notre lieu culturel pour en visiter les murs et faire un peu d’histoire. Et aussi plusieurs institutrices venues poursuivre leur enrichissement culturel comme si elle devait continuer à se tenir intellectuellement en forme. Quelle nostalgie de voir ses dames qui, avec un simple bac à l’époque, ont donné les outils des apprentissages à plusieurs générations. Toute une époque révolue… Moment sympa quand le maire de Vicq, venue faire le curieux en voisin, rencontra sa première maîtresse, … (rires), sa première institutrice. Il faut dire que nous avons apprécié son passage imprévu, parce que cet homme honnête n’a pas son pareil pour prendre la parole et raconter des histoires de son pays et notamment une bien bonne à propos de notre grand père…que nous gardons pour notre usage personnel.

50 ans après sa « dernière tournée », les anciens, plus jeunes à l’époque, s’en rappellent encore et disent à l’unisson « on garde un bon souvenir de lui! » …comme ce monsieur rencontré dans la campagne pour qui le facteur était un personnage qui rythmait sa vie  par son passage quotidien. Le facteur Pierre Denis avait un rôle humain et social dans un moment de notre histoire collective et en cela il fait partie de notre patrimoine. Les jeunes générations, nos enfants ont le droit de savoir que certains de nos ancêtres étaient des citoyens hautement respectables et que certains ont oeuvré au quotidien par leur humanité à faire de notre vie future, un monde meilleur. Et qu’ils ne sont pas responsables de l’individualisme dans lequel est en train de disparaître notre société! Fières d’être Denis, nous sommes! La convivialité et le festif seront toujours nos meilleures armes…à l’image du dieux grec Dyonisos, notre homonyme. Le verre de l’amitié nous le transmettons, nous aussi, à nos enfants!.. comme on peut le constater sur ce document vidéo.

Analyse du logo des posteurs

Analyse du logo des posteurs

Je vous renvoie à la tournée du facteur pour comprendre la démarche documentaire que nous avons entreprise sous l’angle de l’investigation humoristique depuis plus d’un an maintenant. Jean Denis, son fils et donc mon père était de la partie pour agrémenter de commentaires la présentation des vidéos tournées par l’équipe des posteurs à Vicq sur Gartempe. Un travail artistique de mémoire est en train de se construire à partir des nombreuses heures de tournages effectuées sur les traces de ce facteur rural. Tournée à suivre!

Journée du Patrimoine de Pays à Vicq sur Gartempe. Un personnage: Pierre DENIS

La tournée du facteur

La tournée du facteur

Sur internet, vous ouvrez le moteur de recherche Google, vous tapez Vicq sur Gartempe et personnage. En un millième de seconde, le résultat est immédiat, les quatre premières réponses sont consacrées à mon grand père Pierre DENIS. Et là, c’est la jubilation, parce que le petit fils comprend qu’il a réussit à sortir de l’anonymat son grand père qui, pour lui, était un personnage. Il n’était pas un homme à recevoir les honneurs, ni homme politique, ni artiste, ni inventeur, il n’était que facteur. Comme disait ma grand-mère, il aurait pu être receveur au Blanc ou à Châteauroux, ça lui aurait plus à elle, mais lui, il voulait rester à Vicq sur Gartempe, son berceau familial et mourir dans sa maison natale. Les tranchées de Verdun et le désert de Gobie en Syrie ne l’avaient pourtant pas enlevé à sa famille. Sinon, je ne pourrais écrire ces lignes aujourd’hui. Ce n’était qu’un homme de lettres ! Dans son grand sac de la poste qu’il transportait sur son vélo, il y en avait beaucoup de lettres qu’il portait ici ou là sur sa grande tournée. En cela, sa vie pourrait paraître banale, semblable à bien d’autres et ne pas faire l’objet d’un film, d’un livre, au pire ne pas être le thème central d’une exposition le jour de la journée du patrimoine consacrée aux dates et personnages.Et bien, nous, sa descendance en avons décidé autrement.

Après la fermeture de la poste de mon village, j’ai décidé de réagir sous la forme d’un canular et créer le centre de cri en jouant sur la confusion de l’installation irrationnel d’un centre de tri dans un bled paumé avec enseigne postale trafiquée. Et dans la foulée, depuis plus d’un an, nous nous intéressons à ce personnage : Pierre DENIS, notre ancêtre, facteur à Vicq sur Gartempe de 1922 à 1961 qui, par tout temps, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige, est monté, sur son vélo pour arpenter les 26 Kilomètres de sa tournée quotidienne. De manière non conventionnelle, sous une forme humoristique, nous recherchons sa trace, son empreinte à travers le bourg et la campagne dans les souvenirs des survivants de cette époque révolue. Accoutrés d’un costume de posteurs de l’an 2000, portant chemises, casques et bobs bleus et jaunes, logos revu et corrigé de la poste, nous déclenchons des événements que l’on peut appeler performances. Sorte d’interview-spectacles. Nous ne sommes pas des documentaristes, nous investiguons autrement en agissant sur l’histoire. Ce travail insolite, décalé et novateur est visible sur notre blog Centre-de-cri.com. Il prend la forme d’articles et de Vidéos. Le fils du facteur, jean DENIS est le principal acteur des reconstitutions où il relate ses souvenirs d’enfance en tournée avec son père. Le petit fils, Jean-Michel DENIS joue le rôle du posteur-interviewer, sorte d’auguste qui fait des allers-retours entre le passé et le présent…pour inventer l’avenir. Et l’arrière petit fils FXD s’occupe de filmer en images vidéo les différentes expériences. Pour nous, ce témoignage de notre ancien devient une source d’avenir, une réflexion sur notre futur. Le samedi 19 et dimanche 20 juin 2010 à la minoterie de Lésigny, vous pourrez rencontrer l’équipe des posteurs de la tournée du facteur qui vous parlerons de cette expérience et surtout de la mémoire de Pierre DENIS. Notre ancêtre était un sacré bonhomme et un faiseur d’histoire. Pour en savoir plus, suivez la tournée du facteur sur centre-de-cri.com.

Journée du Patrimoine de Pays

Journée du Patrimoine de Pays

Et dans son village natal, à côté de sa maison, le 20 juin 2010, dans le parc de la mairie, une association culturelle, VGCA (patrimoine et développement) organise une journée autour des hommes et des événements qui ont fait l’histoire locale dont le titre est « Faiseurs d’histoire ».

Programme: L’histoire des jours d’angles. La ligne de démarcation. Les ponts des vals de Gartempe et Creuse. Les dessins de reconstitution du Château d’Angles. Les inscriptions de murs (linteaux, portes et lucarnes). Les variations des limites administratives. Le cadastre napoléonien. Généalogie. Exposition du peintre Pouteau. Archives photographiques du studio Arambourou. Contes traditionnels à 16h. Conférences de R. Decluzeau à 18h.

A vélo, en voiture et… en avion!

Encore un avis de passage de la Poste, un de plus. Dans ma boîte aux lettres. Décidément les colis chez la Poste, il faut toujours aller les chercher au bureau, ce n’est jamais eux qui arrivent dans nos mains, pantoufles au pied.

J’enfourche le vélo, je ne pars pas faire la tournée du facteur, enfin presque, je fais celle des bureaux de postes, pour retrouver mon colis. Vous savez, ce courrier qui aime dormir.

Colis postal

(suite…)

D comme Pierre Denis

La géographie pour tous, en quelques mots simples, avec un brin d’esprit critique sur la pertinence du vocable en géographie. Dans Les mots de la géographie, vous trouverez tout ça, une multitude d’entrée, une réflexion sur les termes géographiques et leur ( bon ) usage.

Les mots de la géographie Roger brunet

Prise en main de l’ouvrage en question.

(suite…)

Autonomie et Hétéronomie

Pour une fois, on dira que les mots sont gros, mais pas grossiers. Autonomie, tout le monde sait ce que ça veut dire, c’est quand on peut se débrouiller tout seul. Auto=soi-même. Et hétéronomie? C’est le contraire, c’est quand un village, par exemple, dépend entièrement de choses lointaines pour sa survie et son approvisionnement quotidien. Hétéro=autre. Ici, ce jeudi, on découvre une chose étonnante, et c’est peut-être un événement. Les villages qui se débrouillaient tout seuls on brutalement perdus leur autonomie. Et grâce à quoi? Devinez! Grâce à l’auto!

Notre équipe est aujourd’hui réduite et poursuit ses recherches philosophiques rurales, ses recherches dans le village de Vicq-sur-Gartempe et ses parages. Il pleuvait ce jour-là, encore moins de monde dans la rue et toujours autant d’automobiles, comme pour faire ressortir le décalage entre la dépopulation et l’invasion des moteurs à explosion. Le village a perdu l’autonomie d’autrefois et semble ne plus devoir dépendre désormais que des lointains. Le facteur Pierre Denis, d’ailleurs, a-t-il été remplacé par une automobile, où par un autre facteur?

Le Temps du Vals de Gartempe

Je vous rappelle que c’est Jeudi et que le jeudi, sur notre blog, c’est le jour de l’Evénement, et qu’en ce moment, on s’intéresse particulièrement à un coin de campagne humaine, dans le canton de Pleumartin, sur la commune de Vicq-sur-Gartempe, dans le Poitou, ou peut-être la Touraine ou même le Berry soyons fous. Nous savons bien que les frontières humaines sont fluctuantes au gré des conquêtes et des refontes administratives. Alors soit, nous sommes poitevins, soyons raisonnable, et la Poste l’est aussi, autant que le temps présent. Comme les grands journaux elle suit les découpages. Et nous, puisque notre rôle c’est d’être poète, on admire la beauté des cartographies. Comme celle du livre de Robert Ducluzeau et François Bigot, sur l’évolution des frontières extérieures et intérieures depuis l’Ancien Régime. Et on voit bien qu’elles bougent, ces frontières, comme les rives de la Creuse ou le littoral marécageux de Villeneuve-les-Maguelones. Les lignes tracées comme des illustrations enfantines cachent la négociation dure de la politique. Le facteur Pierre Denis était poitevin et nous filons le long de la Gartempe, la Creuse et la Claise, pour irriguer les trois pays. Jamais deux fois la même eau dans le même fleuve, disait le philosophe Héraclite. C’est que le temps des fleuves est infini, il part de la nuit des temps et y retourne, dans un progrès continu et sans retour. Contrairement au facteur, il ne revient jamais.

Claude Genet

Claude Genet

Voici le temps du Vals. De la Gartempe. Voici l’étrange malédiction des limites. Elles n’ont elles-mêmes pas de limites. Les limites qui changent, sans cesse, qui sont le lieu du changement et du mouvement, c’est aussi celles du monde de l’entre-deux guerres, juste avant l’apparition des inquiétants congés payés qui envahiront les plages réservées de Deauville, le paradis terrestre, comme l’explique le site de la commune. A cette époque, le facteur était quasiment un notable, en tout cas un personnage lettré et le garde champêtre avait des pratiques un peu louche. C’est ce que raconte le grand père jean, devant La Poste. Le garde champêtre (Auguste), c’était le père du père de Jean. Disons qu’il avait une attitude pas trop technique. Quand le préfet s’inquiétait des faibles performances du garde, c’était difficile de lui expliquer que le plus braconnier n’est pas toujours celui qu’on croit. C’est comme les gendarmes. Ils avaient pas la précison et les belles voitures d’aujourd’hui. Et puis tout passe comme la Gartempe. Même ces gens qui nous voient au milieu de la route, devant La Poste, et qui s’arrêtent pour savoir ce qui se passe. Alors je leur dis que nous retraçons la tournée du facteur Pierre Denis, entre les années 20 et les 60 du siècle dernier. On était pas là, on peut pas vous renseigner, me répondent-il, et ils poursuivent leur chemin. Certes. Moi non plus je n’étais pas là. C’est justement ça le temps, on ne le retrouve pas, mais on ne le perd pas forcément. Enfin, on s’est quand même mis en route. Le grand père Jean a la tournée dans la tête. Il parle. A peine atteint l’angle de la place, on croise une vieille connaissance, Claude, qui revient d’un tour en bicyclette. A voir notre aimable compagnie, il est hilare. Mais si vous commencez à vous arretez à chaque fois, on est pas arrivés. En route, en route, le temps passe! C’est qu’une tournée, c’est réglé comme une pendule. Prochaine étape, épicerie Lambert.

Trois générations au départ

Toute la tournée Cliquez cette image

L’Evènement du jeudi

Les fidèles du mouvement postal s’en souviennent, le directeur du Centre de Cri avait informé La Poste qu’il commençait le Test O. C’était à Vicq-sur-Gartempe, il avait posté une lettre dans le bureau même où son grand père avait été facteur, le facteur Pierre Denis. Il informait les services de communication postale en Touraine et en Poitou, qu’une oeuvre d’art allait être postée à Besançon, dans une enveloppe portant seulement l’adresse Centre de Cri et rien d’autre. Louis Iosub, le directeur de la communication à Tours, nous avait répondu qu’il informait ses collègues pour que l’oeuvre d’Art soit acheminée sans encombre. Côté Poitiers, pas de réponse. Le lendemain, Louis Iosub m’envoyait un mail demandant de le rappeler par téléphone. Ce que je n’ai pas fait, préférant attendre l’arrivée de l’oeuvre d’Art.

Le directeur prévient les directeurs de la communication postale

Seulement, l’oeuvre n’est jamais arrivée. Elle est quelque part en souffrance, piégée dans les services postaux, peut-être détruite. Dans le même temps nous avions demandé à nos amis et collègues de nous envoyer leur cri de partout en France, dans une enveloppe affranchie pourtant la seule adresse Centre de Cri. Des dizaines de lettres ont été expédiées, après l’oeuvre d’Art. Y compris du Grand Pressigny qui n’est pourtant qu’à quelques kilomètres de la Minoterie, siège du Mouvement Postal. Or aucune de ces lettres n’étant parvenu, compte tenu que nous avions résolu de ne plus communiquer avec La Poste avant réception, nous étions dans une situation désespérée.

Jusqu’au jour où, après le test O et son échec, le directeur a décidé de lancer l’Evénement du Jeudi. Nous étions parti sur les traces de Jean-François Kahn, le créateur de ce journal disparu, et qui est également responsable de Marianne, confrère dont nous saluons la venue au monde. Nous étions à la recherche de la maison de son enfance au Petit Pressigny, quand il nous est venu, nous aussi, l’idée de tourner une sorte d’Evénement du Jeudi sur l’internet, qui ne serait d’abord qu’une page qui paraîtrait dans un des blogs estampillé Centre de Cri, et qui se donnerait comme objectif une réflexion sur le monde moderne, ou plutôt le Confort Moderne.

La première lettre est arrivée la veille de la tournée

C’est pourquoi ma première idée un peu naïve avait-elle été de proposer une tournée du facteur qui consistait à suivre un facteur.

Une bien meilleurs idée était en germe dans le crâne du directeur, alors qu’il rendait hommage à son grand père, en postant les lettres destinées aux directeurs de la communication postale. Car ce qu’il avait fait ce jour-là, ce n’était pas seulement rendre hommage au facteur Pierre Denis en lançant le Test O du Mouvement Postal, lui donnant son point de départ. C’était également donner rendez-vous à nos lecteurs, nos agitateurs et nos penseurs pour le jour du départ de la tournée revisitée, qui a eu lieu samedi dernier à Vicq-sur-Gartempe. Et encore, pas entièrement, car la tournée du facteur Pierre Denis est immense. 25 kilomètres par jour, entre neuf heures le matin et dix-sept heures du soir, à vélo ou à pied en fonction du chemin et de la boue, c’est ce qui s’appelle le confort moderne.

Or, la veille, nous avons reçu une lettre enfin, une seule, après des semaines d’attente. Ce n’était pas l’oeuvre d’Art de Besançon, mais celle d’un de nos élèves, partie de la Rochelle. Nous contacterons le bureau de poste pour en savoir plus. L’opération Test O n’était donc pas totalement un échec, peut-être le début d’une grande réussite.

Sur les traces du facteur Pierre Denis sur ce blog tous les jeudis

Sur les traces du facteur Pierre Denis sur ce blog tous les jeudis

Samedi donc, nous sommes parti sur les traces du facteur Pierre Denis, qui serait âgé aujourd’hui de plus de cent ans. Jamais tournée ne fut si pleine de péripéties, de rencontres, de témoignages. Le confort moderne dans un village mourant, ça ne se compare pas à la vie d’autrefois. A tous les coins de rue, l’imagination sautille et veut savoir ce qui s’est passé à la mort du facteur. Ci où là l’esprit philosophe et pose les grandes questions, pourquoi finalement a-t-on fermé l’école au lieu d’en construire une autre? Et qui comptait sur le facteur quand la télévision n’existait pas? Et que les facteurs n’avaient pas de voitures. Que les facteurs mangeaient et buvaient beaucoup au passage. Qu’ils rendaient tel service. Qu’ils savaient tout. De hameau en hameau, et même parfois de verre en verre, notre soif de connaissance ne parvient pas à quitter le comptoir. On veut faire descendre cet agriculteur de son tracteur géant, redonner de la presse à cet employé menacé par le chômage, goûter encore de ce rouge bien teinté, ouvrir cette vitrine fermée depuis des lustres.

Expliquer à cette passante qui veut nous confier son courrier que si nous travaillons dans la communication postale, nous ne sommes pas des facteurs du passé, ou du présent, peut-être de l’avenir. Désormais nous ouvrons cette page, tous les jeudis, l’Evènement du Jeudi. Pour mieux comprendre le Confort Moderne avec tous les moyens qui n’était pas ceux de Pierre Denis, comme je vous dis. Raconter sa tournée et celle, la sienne, que nous referons encore. Car, loin d’avoir tout vu et tout noté, avec le Confort moderne on ne sait jamais.

La tournée de Pierre Denis

Samedi 8 août 2009 c’est le repérage de la tournée du facteur Pierre Denis à Vicq-sur-Gartempe. L’endroit, c’est le parcours effectué par le personnage postal, sa tournée de distribution de lettres. Le personnage, c’est un facteur qui a travaillé pour la poste de Vicq-sur-Gartempe avant, pendant, et après la guerre de 39-45. Le narrateur c’est son fils qui se remémore les lieux, les gens et les anecdotes à propos de son père. L’action, c’est tourné, enregistré, conçu et animé par l’équipe du Centre de Cri au long de cette première journée de repérage et de rencontres.

Sined, petit fis de Pierre Denis, se prend pour le directeur du Centre Cri, et s’est lancé dans une bien intéressante aventure, patrimoniale et créative, c’est la tournée du facteur. Il a décidé de suivre avec son père le chemin de son Grand Père qui était facteur avant, pendant et après la guerre à Vicq-sur-Gartempe. Il s’agit donc d’un travail de mémoire et de repérage, des lieux, des histoires et des gens dont le père se souvient. Il s’agit aussi d’une promenade pour le repérage d’un éventuel documentaire sur le Val de Gartempe. Sined sera accompagné de son équipe du Centre de Cri, ses nombreux posteurs imposteurs, pour noter les souvenirs et visiter le pays tel qu’il est aujourd’hui.

Le facteur est aussi un individu social. On le croise encore dans notre France reculée et moderne malgré tout, puisqu’elle a accès à notre blog. C’est la France qui résiste au progrès inexorable du Confort moderne. C’est la France qui résiste pour combien de temps encore à la toute puissance de la ville et au conglomérat urbain. En suivant la mémoire de père grand père facteur militant communiste et résistant, c’est sans doute cette France-là que cherche a retrouver ou peut-être reconstituer le directeur du Centre de Cri. Il cherche peut-être à vérifier pour se rassurer, que l’humanité s’y trouve encore prête à réagir et à faire passer dans le dédale des mondes cachés de la campagne un fil qui relierait les gens entre eux.

Il y a deux mois nous avions demandé à La poste d’acheminer des lettres postées par des gens de toute la France et portant la seule mention Centre de Cri. C’était le début du mouvement postal. Les lettres, envoyés par des artistes et des gens ordinaires sont peut-être en train de périr dans les oubliettes ou on peut-être été brûlées. Nous ne les avons pas oubliées. Nous ne le savons pas où, il faudrait demander à Louis Iosub, chargé de la communication de La Poste en Touraine du Sud, qui est au courant de l’opération. La tournée du facteur sera l’occasion de faire connaître notre démarche artistique, politique et amoureuse. Vous pouvez vous joindre à nous ou suivre les progrès de notre démarche sur ce blog.

A l’occasion de notre tournée du Facteur Pierre Denis, nous distribuerons des enveloppes portant la seule adresse Centre de Cri qui devrons être remplies de ce que les gens voudrons, des lettres, des photos, des euros, et postée à Vicq-sur-Gartempe. Ceux qui veulent nous aider dans le premier documentaire de mémoire et de création, ne doivent pas se priver d’intervenir et d’inventer.

Trois générations au départ

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