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le TBC est né au Dancing des voyageurs!

A Betz le Château, ce soir, c’est théâtre. A la tombée de la nuit automnale un peu fraîche, une fois la petite cour passée de l’ancien hôtel restaurant des voyageurs, on entre dans un hall comme au théâtre et on bascule dans un autre espace, un autre temps, dans l’univers de la nuit, une nuit différente des autres dans ce petit village du sud Touraine. On dirait un café théâtre!

Une scène, des planches! un décor et cette petite salle où sont déjà là assis des gens autour des tables. Des gens d’ici, de là, connus, jamais vu. Qu’est que l’on est venu faire ici? Voir, chercher un peu de rêve, s’évader, se rassembler, se tenir chaud!… une pensée de Cocteau me vint à l’esprit quand il cherchait à qualifier la poésie que j’appliquerais bien à cet instant « je ne sais pas à quoi ça sert mais c’est drôlement important » Il est certain qu’on est pas venu ici pour se faire voir, y a même pas un  notable!

Une bouffée de nostalgie m’envahit soudain, c’est peut être cela que je suis venu chercher ici! Gamins à la fin des années soixante, dans notre petit village, on faisait du théâtre, nous aussi, c’était comme ça, on perpétuait une tradition, on était content, content de passer certaines de nos soirées ensemble, peut être avec le sentiment d’appartenir à une tribu dont la survie dépendait encore du groupe. La TV et son écran envoutant commençait juste à pointer le bout de son nez. De ce théâtre populaire, il est resté quelques ilots ici ou là, Martizay, Boussay, Abilly, …, témoins d’un temps où l’on savait s’amuser de peu.

Christian, ce grand gamin et sa Mumu remettent en scène cette dynamique. Nostalgie, anticipation, j’en sais rien, oeuvre humaniste, certainement. Ce lieu, un vieux dancing, gloire des années 50 et 60 qui a vu passer tant de gens joyeux, de gens heureux de danser sur des airs d’accordéon, des couples se former. Eh bien, il revit autrement certes, dans un autre esprit mais toujours avec la même générosité, quelle chance!

Madame Rabaté, l’ancienne tenancière était là présente pour voir son ancien dancing s’envoler vers un autre destin, j’imagine son émotion. Y paraît même que la Maria Bodin y aurait marié son fils, à confirmer! Sur la scène, au théâtre, ce soir, des habitants de Betz-le-Château, Marie-Chantal, Jean Claude, Simon, Anne, et Murielle et à chacune de leurs entrées, des rires… ah, j’aime ça, moi, ces gens  qui ne sont pas coincés! eh ben oui, on reconnait, son copain, une voisine, une connaissance qu’on a  jamais vu accoutrée ainsi, et pis on se marre et on se marre pour un rien, un gros gag et un jeu de mot énorme.

Je crois bien qu’à l’époque de Molière, ça devait bien bouger dans la salle! Il faudrait que je demande à mon copain Jean! Parce qu’aujourd’hui, les subventionnés de la subvention ont tellement revisité les classiques qu’on a du mal à se dérider le zygomatique inférieur! A Betz, le metteur en scène c’est Christian, c’est pas un débutant, il en a monté plus d’une… de pièces, il a souvent fait le plus avec le moins? Y a de l’élégance chez ce gamin! Il ne s’appelle pas José lui!

Mais ce soir les apprentis ont fait quelques coupes dans le texte, trous de mémoire,… ça on l’apprends après coup, le salut passé; les artistes d’un soir, revenus dans la salle, nous disent tout désolés qu’ils ont fait de sacrés coupes vraiment sévères pour eux peut être, mais pour nous rien vu, pas vu! C’est ça la magie de la scène! Entre acteurs et spectateurs, deux points de vue, une perception différente! Pour nous le déroulement était clair comme de l’eau de roche, c’était bien d’eau dont il s’agissait et notamment de fuites d’eau arrivant comme élément perturbateur d’une banale scène de la vie courante où trois femme s’affairent aux préparatifs d’un départ en vacances. La plus pin-up des trois, un peu écervelée, qui a  carrément arraché en hors champs l’ensemble de la tuyauterie de la douche qu’elle nous ramène sur la scène, je vous explique pas les éclats de rires,…, mort de rire, je n’arrive pas a faire autrement, j’ai du trop regarder de Charlot au ciné-club du curé du village et par la suite trop de Louis de Funès à la TV.

Ensuite, les péripéties s’enchaînent et bien sûr la résolution du problème va se faire avec l’arrivée du plombier, v’la plombier! Et pis le plombier, c’est le marchand de fromage de chèvre, éclats de rires forcement, on la jamais vu avec une clef à mollette! La dessus, la maréchaussée ne pouvait pas ne pas intervenir! Je vous raconte pas la fin, vous pourrez la découvrir en assistant aux prochaines représentations de cette pièce « La fuite » écrite par Christian Clément  à partir d’une autre pièce et là c’est encore toute une histoire! Il vous racontera! Venez grossir les troupes des acteurs ou du public! Ambiance assurée, vous ne serez pas déçu! Se renseigner auprès de l’association la compagnie du dancing des voyageurs à Betz-le-Château.

(Comme qui dirait une petite vieille du coin qu’a pas sa langue dans sa poche, avec toutes qué lé troupes de théâtre, ça va tourner vinaigre, y’ara pas assez d’sous pour tout le monde! C’est celui qui aura la meilleur respiration qui l’emportera!) une pensée de Maria pas vraiment néccessaire qui pourrait mettre de l’huile sur le feu!