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Le ( r ) appel du 18 juin 1940

Pour certains historiens, la France porteuse des grandes valeurs démocratiques serait morte le 17 juin 1940 quand le nouveau président du conseil, Philippe Pétain, le vainqueur de Verdun, capitule devant l’envahisseur. Pour d’autres, le 18 juin 1940, quand ce général de brigade atypique, Charles de Gaule, prend la parole, depuis Londres à la BBC vers 20 h, c’est la France des lumières et des droits de l’homme qui se remet en marche. Cet homme déterminé de 49 ans va prendre la voie de l’insubordination et sera la voix de la France libre. A partir de cet acte fort, l’appel du 18 juin, la résistance va s’organiser en réunissant toutes les forces spirituelles du pays. Et pour le résistant, Jean-Louis Crémier-Brilhac, la résistance sera la dernière génération des lumières et la dernière aventure collective. 70 ans après cette date importante et 40 ans après sa mort, de cet homme de caractère, Charles de Gaule, il nous reste la conviction que la lucidité et l’énergie humaine peuvent infléchir le cours de l’histoire. A méditer ! La résignation actuelle, qui met en péril la transmission historique, risque de compromettre à terme les élans qui ont permis à nos aimés d’entrer en résistance. C’est pour cela que les membres du CRI, vous invite à vous remémorer le texte fondateur de la résistance, la lucidité et le courage de cet homme.                                                                                                                   Jean-Michel DENIS

Charles de Gaule Imsubordonné et Résistant
Charles de Gaule, l’ Insubordonné et le Résistant

Texte de l’appel du 18 juin
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres. »