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Le Grand Pressigny libéré! Fini l’escroquerie

Il est sorti du bois! C’est michel Embarek. L’ami des rockers est enfin monté au créneau pour brosser avec force et intelligence dans le journal Libération la mauvaise comédie qui pollue notre contrée depuis trop longtemps maintenant. Nous vous offrons cette lecture avec un goût sublime de soulagement. Si vous avez des doutes sur le bonhomme, regardez la vidéo du JJDA! Ce gars là, peut il raconter des conneries? Et que vive le Rock ‘n roll!

Fini la comédie

Par MICHEL EMBARECK Envoyé spécial au Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), Libération, le 13 juin 2011

GRAND ANGLE
Depuis seize ans, les habitants du Grand-Pressigny étaient les acteurs du festival estival de leur village tourangeau. Des notables les en ont dépossédés. Ils se sont rebellés.

Comme au Caire ou à Benghazi, les habitants du Grand-Pressigny, en Indre-et-Loire, ont dit «assez!». Assez d’être dépossédés par une poignée de notables. Assez d’une folie des grandeurs annonciatrice d’impôts à décollage vertical. On pourrait même appeler ça la «révolution des roses», la révolte ayant triomphé début mai, avec la liquidation, dans le bruit et la fureur, d’un événement créé par le peuple villageois, et capté par une toute petite élite locale.

Tout commence en 1995 avec les Fantômes du Grand-Pressigny, spectacle initié par le marionnettiste Dominique Houdard, le plasticien Jean-Jack Martin et le maire de l’époque. Il s’agit d’une mise en lumière du centre bourg (relooké à la manière de Jacques Tati) complétée par des animations, muettes, devant ou à l’intérieur des maisons. Les habitants du village (1 100 habitants), visages grimés en blanc, miment des scènes de la vie locale au début du XXe siècle, «histoire de transmettre le folklore aux jeunes générations», dit Jean-Jack Martin.

L’expérience se répète l’année suivante, et après trois ans, l’équipe en place donne les clés de l’aventure à un nouveau metteur en scène, José-Manuel Cano-Lopez. Le pouvoir lui est confié pour trois étés avec une mission convenue d’emblée : y mettre sa patte, faire vivre l’événement, et «ne pas aboutir à un appauvrissement de la création».

La population boude

Une association, Côté jardin, présidée par le docteur Alan Poquet, médecin du bourg, est alors créée tandis que les Fantômes laissent la place à de magiques Paysages nocturnes. Du mime, on passe au théâtre à domicile. Les piécettes – Feydeau, Labiche, Molière – se jouent dans les jardins, salons, caves où les spectateurs sont parfois reçus avec tartines de rillettes et petit verre de chinon. Sous un magnifique jeu de lumières, ces lieux révèlent le patrimoine architectural du village dominé par un château du XIIe siècle. Bien sûr, bafouillis, trous de mémoire et fous rires émaillent parfois les textes. Qu’importe. Les visiteurs, plus sensibles à l’accueil qu’aux exigences de la Comédie-Française, pardonnent l’émouvante maladresse d’hôtes charmants. Sous l’impulsion du nouveau maire, François-Nicolas Joannès, pharmacien féru de théâtre souvent en première ligne sur les planches, la manifestation passe de trois jours à une semaine.

Les premières inquiétudes pointent vers 2005. Le bail de trois ans de José-Manuel Cano-Lopez prend des allures emphytéotiques, et les comédiens de sa troupe éclipsent des habitants relégués à des tâches matérielles. La population commence à bouder. Au point qu’en 2008, les représentations se tiennent à la salle des fêtes, officiellement pour des raisons météorologiques. En réalité, plusieurs particuliers, choqués par le comportement arrogant de certains acteurs, ont refusé d’ouvrir leurs portes.

Point de rupture

«Vers 2007, la manifestation a pris un tour élitiste, ce qui n’est pas péjoratif car il n’y a rien de répréhensible à vouloir cultiver un grand public. Toutefois, il existait un trop grand décalage avec les gens du village», raconte le photographe Jean-Pierre Lenfant. Témoin privilégié de l’éclosion, de l’épanouissement puis de la dérive des Paysages nocturnes, il leur a consacré deux ouvrages. «Il s’agissait d’une fête créée par et pour les locaux. Mais les professionnels les ont remplacés. Il fallait dès lors posséder un bon niveau de culture théâtrale pour apprécier cet embryon d’Avignon off. Et puis, la manifestation s’est éloignée du cœur du village. C’était formidable d’entrer chez les gens, de découvrir leurs intérieurs magnifiquement éclairés. Je suis toujours proche d’Alan Poquet mais j’ai cessé de couvrir les Paysages nocturnes.»

Le point de rupture survient en 2009. Les spectacles se déroulent sous un chapiteau flanqué d’une buvette et d’un espace de restauration à l’entrée du village. Les commerçants font la tête, les habitants dénoncent, sous couvert d’anonymat, «l’usure des bénévoles par des notables qui tirent la couverture à eux». Seule une conseillère d’opposition, membre de l’équipe fondatrice, critique ouvertement «la dégradation du climat entre un groupe plutôt bourgeois et des bénévoles plutôt ouvriers». José-Manuel Cano-Lopez rétorque que pour cette conseillère, «le monde s’est arrêté à la mort de Staline» et qu’elle préférerait peut-être «l’installation d’un goulag» à un théâtre. Au passage, les autochtones constatent, à voix basse et l’œil aux aguets, que dans l’organigramme des Paysages nocturnes, la famille Cano-Lopez accapare désormais la mise en scène, l’éclairage et le son. Le maire, le président de Côté jardin et le metteur en scène balayent en bloc les récriminations, estimant que l’animation «vient troubler le sommeil séculaire d’une communauté rétive à la nouveauté». Pourquoi pas une conspiration ourdie par des agents de l’étranger ? Ultime signe de défi, des Pressignois louent un bus pour se rendre à une fête sur l’eau dans un village voisin pendant que se jouent chez eux les Paysages nocturnes.

755 000 euros à payer

A l’écœurement soulevé par le détournement de leur création, s’ajoute un début de panique face au projet Gare du Sud lancé par leur maire et José-Manuel Cano-Lopez, et qui leur semble relever de la pure mégalomanie. Dans un premier temps, il s’agit de transformer l’ancienne gare en salle de spectacle de 150 places puis d’y adjoindre, à l’étage, un appartement de fonction destiné à un directeur dont on devine le nom. La rénovation et la création de la salle sont estimées à 880 000 euros, sur lesquels la région Centre promet d’apporter 325 000 euros. Le budget de fonctionnement tourne autour de 200 000 euros par an, pour des recettes évaluées à un peu plus de 20 000 euros. Restera ensuite à effectuer les travaux de l’appartement. Qui va payer la différence, soit au minimum 755 000 euros ? La communauté de communes refuse de s’associer au projet, le conseil général se fait tirer l’oreille sans parvenir à freiner les ambitions du maire, du président de l’association et de l’homme de théâtre.

Du donjon d’Etableaux au lavoir du Pontreau, le village bruit d’angoisses quant aux impôts locaux, mais personne n’ose demander des comptes. Par crainte de se voir refuser un permis de construire ou une quelconque paperasse, dit-on. Un enseignant retraité a une autre explication au mutisme des opposants : «Il s’agit d’une population souvent âgée qui rechigne à s’exprimer contre le médecin et le pharmacien du bourg, deux personnes en charge de leur santé. Certainement un réflexe infondé, mais c’est ainsi.»«Ici, à la campagne, les gens n’aiment pas le gaspillage, affirme pour sa part un des premiers bénévoles, désormais loin de ces querelles. En 2008, la salle des fêtes, toute neuve, a été sérieusement dégradée par la pose des décors. En 2009, il a fallu refaire le terrain de basket défoncé par l’arrimage du chapiteau. A part quatre ou cinq irréductibles, plus personne ne veut de cette aventure.»

«Abrutis irresponsables»

Et puis, le tempérament pour le moins sanguin de José-Manuel Cano-Lopez inspire la crainte. Un blogueur contestataire a été évacué manu militari d’une conférence de presse, au prétexte du droit à l’image, comme en témoigne une vidéo sur YouTube. «Je me souviens l’avoir vu injurier et littéralement jeter hors de la salle des fêtes le correspondant du quotidien local à la suite d’une réflexion tout juste bonasse», raconte Philippe Guilloux, décorateur pour le Grand Théâtre de Tours et les ballets de Monaco, sollicité comme bénévole lors de l’édition 2007 des Paysages nocturnes.

«Arrivé depuis peu dans la région, j’espérais me faire plaisir sur le plan esthétique et nouer des relations humaines intéressantes, ajoute-t-il. Créer des décors avec le boucher ou la boulangère, ce devait être amusant… En réalité, il existait une direction et des exécutants. Au sein même de l’association, la situation s’avérait conflictuelle. Les gens qui constituaient la mémoire et l’épanouissement du théâtre en milieu rural avaient déjà déserté. Ils vivaient la manifestation comme une contrainte. Pourtant, l’expérience leur avait apporté une étonnante ouverture d’esprit sur le théâtre et les acteurs, faisant tomber des tabous.»

En novembre, rideau sur le projet Gare du Sud : le conseil municipal se retourne contre le maire et vote l’abandon du projet à une écrasante majorité (onze voix pour, quatre contre).

Furieux, José-Manuel Cano-Lopez qualifie publiquement les opposants «soit d’irresponsables, soit de totalement abrutis. Sept d’entre eux sont des parjures, crie-t-il, Gare du Sud faisait partie du programme de la liste sur laquelle ils se sont présentés !» La réplique des «abrutis irresponsables» du conseil municipal ne s’est pas fait attendre. La subvention de 6 000 euros accordée en 2010 à l’association Côté jardin et qui devait être reconduite pour 2011 est tombée à 2 000 euros. Epilogue le mois dernier: l’association et le metteur en scène ont rompu violemment leurs relations. Terminus, donc, pour les Paysages nocturnes. Aucun spot ne brillera cet été au Grand-Pressigny. Philippe Guilloux se désole : «Des années seront nécessaires pour remobiliser la population autour d’un nouveau projet culturel.» En attendant, on est passé de Courteline à Corneille.

6 thoughts on “Le Grand Pressigny libéré! Fini l’escroquerie

  1. Comment osez-vous affirmer que le texte de M. Embarcké-Débarcké (car on peut difficilement parler d’article et encore moins de travail de journaliste) a été fait avec force et intelligence? La force n’est ici que pure brutalité, ignorance et arrogance. L’intelligence n’émane à aucun moment dans ce texte, ni sur la forme ni sur le fond. L’amorce de l’article donne le ton…comment oser comparer la paisible commune du Grand-Pressigny aux fiefs des magnifiques révolutions arabes qui ont malheuresement vu beaucoup de leur habitants liquidés par la folie sanguinaire des dirigeants? Vous voulez des vraies informations objectives sur ce qu’il s’est réellement passé un Grand-Pressigny? allez voir ce site, lisez attentivement chaque article, des faits et juste des faits ! Et non de la barbarie intellectuelle entachée d’ignorance, de méchanceté…http://anticalomnie.blogspot.com/. Mais au fait, que fait M Embarcké-Débarcké pour la survie (car il s’agit bien de survie) de la culture en Touraine du Sud? Je serai bien curieux de le savoir…car ce monsieur là on ne l’a jamais vu par chez nous ! ENVOYE SPECIAL au Grand Pressigny le Débarcké?? ahhahaha il habite juste à coté, paye ton envoyé spécial ! Aaaaaahhh oui faire un article (oups pardon, un texte) sur le village d’a coté tout le monde peut le faire, par contre le Débarcké je le vois mal aller au Caire ou à Benghazi ! Ce cher monsieur me semble avoir autant de cojones qu’un certain Pierre Murcia…même clan, mêmes méthodes !
    Et COMMENT, COMMENT osez vous dire que le festival des Paysages Nocturnes pollue la Touraine du Sud??? Je serai bien curieux que vous m’expliquiez cela, et vite !! Que le spectacle ne vous plaise pas, que vous ne le compreniez pas, que vous n’aimiez pas la personnalité de M CANO LOPEZ, que vous n’adhériez pas à sa vision du théâtre, tout cela je peux le comprendre… Mais comment pouvez être aussi intolérant, violent, pourri? comment pouvez vous insulter de la sorte les centaines et centaines de bénévoles qui ont donné leur temps et leur sueur à ce festival depuis plus d’une décennie? Lire de telles conneries me donne sérieusement envie de m’arrêter au Centre de Cri et de discuter un instant avec l’inconscient qui se permette non pas de dire ca, mais de le diffuser à grande échelle ! Jamais je ne me permettrai de salir ainsi le travail effectué au Centre de Cri, c’est une élémentaire question de respect ! Et sans avoir pris le temps d’approfondir, je ne suis pas certain que tout ce fassiez soit digne d’attention, et pourtant je ne permettrai jamais de telles infamies !
    J’attends vivement une réponse ici ou ailleurs et une éventuelle proposition pour discuter à la Minoterie autour de ces points.

    Maxime POQUET

  2. Je crois qu’écouter de la musique calme vous fera le plus grand bien.
    Les mots sont vains, et les imbéciles vaincus. Quand l’évidence pointe à l’horizon, nul discours ne saura la tordre, pas même une tentative sophiste. Et comme le linge sèche plus rapidement avec le vent, autant s’offrir une bouffée d’air ailleurs.

  3. Ehh dis le gars du coin (coin coin?) ! Pourrais tu te présenter que je sache à qui j’ai à faire? De la musique plus calme? De quoi j’me mêle? Comment connaitrais-tu la musique que j’écoute? et que je joue? Qui est d’ailleurs très calme mon cher…Même conseil que pour Embarké, vérifie tes sources avant de dire n’importe quoi n’importe comment !
     » Les imbéciles vaincus »…? Serais tu en guerre??? D’ailleurs, le seul vaincu dans cette histoire, c’est la Touraine du Sud, il n’y a donc pas de quoi être fier…Viens faire un tour en Juillet au Grand-Pressigny, tu t’apercevras que le seul mois d’activité dans ce village depuis 15 ans est désormais inexistant, mort, agonisant…va poser la question aux commerçants qui se régalaient se voir débarquer tous les ans des centaines d’amateur de théâtre ! C’est des gens dans ton genre qui sont responsables de ce massacre…avec vos idéologies à la mords-moi-l’nœud ! Je vois par ailleurs que discuter de ces aspects ne semble guère t’intéresser…et c’est moi le sophiste?? Laisse moi rire…Jalousie, haine, destruction, ignorance, ignominie, intolérance, bêtise, mensonge, voila tout ce qui vous anime, toi et toute votre bande ! Sous couvert de démocratie locale et de liberté d’expression…c’est tellement minable que cela en devient certainement irrattrapable !
    Mais bon je garde espoir pour une improbable rédemption…Ma proposition tient toujours pour une discussion sereine à la Minoterie ! A moins que vous ayez du mal à assumer ces écrits…

    Maxime POQUET

  4. Comme aurait dit ma grand mère : ” en certaines circonstances, il faut savoir se taire”. Et aurait-elle conclu : mon p’tit “le silence est d’or!”
    Elle fut sage femme à Vicq sur Gartempe et pratiqua mille accouchements avec pour seule drogue à offrir à ses patientes, un p’tit canon rouge avec de démarrer le travail.
    Et pour conclure, je donnerai à méditer aux praticiens de l’insultes, quelques vers empruntés à Corneille et tirés de la tragédie en 5 actes “Cinna ou la clémence d’Auguste (Paris -1641) ” :
    “Prends un siège Cinna
    Et assied toi par terre
    Ne crains pas de salir
    Ton auguste derrière
    Et avant de parler
    Commence donc par te taire”

    De plus, je remercie le gars du coin que je connais bien pour son commentaire débonnaire (doux et bienveillant).

    JMDENIS : Responsable de la performance de spectacle de rue “centre de cri”

  5. Bien bien, le débat avance avec de telles analyses…merci de votre commentaire avisé M. DENIS, ainsi cet endroit de parole est fait pour se taire? Interessant comme concept, c’est porteur et dans l’air du temps…Je ne faisais pourtant que commenter votre propre commentaire insoutenable sur l’article d’Embarké… Mes commentaires ne sont certainement pas de votre gout… »doux et bienveillant »? Nous n’avons pas la même analyse du commentaire de COIN COIN…Je vois que l’ambiance et les méthodes utilisées ici sont les mêmes que chez le blogueur fou M. Reprie Ciamur…comme un air de poison… J’me casse, ca sent la vase ici ! Les casseurs de rêve ! Pour la 1ère fois depuis 1995, je retrouverai cette année mon village mort au mois de juillet…bravo les gars ! Beau boulot !

    Maxime POQUET

    PS : j’oubliais, la vidéo sur M. Debarké, où l’on entend que ce Monsieur était il y a peu commentateur sportif pour Libération en dit long sur la qualité JOURNALISTIQUE de son « enquête »…MINABLE

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