La Poste, ce ne sont pas les facteurs qui en parlent le mieux, et encore moins les facteurs du passé. C’était le banquet annuel des facteurs, à Coussay-les-Bois, près de la Roche Posay. Grosse ambiance dans la salle des fêtes, à l’heure de l’apéro avant de se mettre à table, 200 personnes attendues. Les agents du Cri sont arrivés, je les avais pris pour des facteurs, mais en réalité c’est plus compliqué. Ils se sont mis à nous parler, nous, les vrais facteurs et, à mesure que les verres se vidaient, les langues se déliaient. Au début, j’avoue, j’ai douté, j’ai cru à des taupes chargés de renseigner les patrons de La Poste.
Ils ont voulu interroger l’organisateur du banquet, d’abord, un jeune facteur en activité remonté contre La Poste. Comme ils étaient vêtus en jaune et bleu, il leur a demandé s’ils étaient des postiers. Ils ont seulement répondu vaguement qu’ils s’appliquaient à imiter La Poste, pour savoir si c’est efficace, mais pour l’organisateur du banquet des facteurs c’était « une mauvaise idée parce qu’à La Poste ils foutent en l’air l’entreprise ». Ce n’était pas le seul à le dire, chaque fois que les agents du Cri abordaient un facteur c’était le même cri, avec les prolongements politiques, « le vote Sarkozy c’était la disparition des fonctionnaires, alors on y va, on applique le programme.
Au point que la difficulté de faire venir au banquet des facteurs en activité pratiquement absents comparé à nous les anciens alors, ça résulterait de la tension sociale parce que « les patrons veulent tuer le relationnel, la solidarité entre les facteurs ».