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André Leroi-Gourhan – Le geste et la parole I

Un ouvrage de synthèse classique

Un ouvrage de synthèse classique

La situation de l’homme, au sens large, apparait conditionnée par la station verticale. Se mettre debout deviendrait un phénomène incompréhensible si ce n’était la solution biologique d’un problème aussi ancien que les vertébrés eux-mêmes, celui du rapport entre la face comme support des organes de prise alimentaire et la main comme organe de locomotion et de prise. Dès l’origine, la colonne vertébrale, la face et la main sont indissolublement liées.

La situation crée par la position verticale chez les hommes représente bien une étape sur la voie qui va du poisson à l’homo sapiens, mais elle n’implique nullement que le singe y joue le rôle de relais. L’origine commune du singe et de l’homme est concevable mais, dès que la position debout est assurée, il n’y a plus de singe.

Donc pas d’homme-singe non plus ce fameux pithécanthrope. Les conditions humaines de la station debout ont des conséquences dans le développement neuro-psychique qui font du développement du cerveau humain autre chose qu’une augementation de volume.

La relation de la face et de la main est aussi étroite dans le développement cérébrale que pour le reste: outil pour la main et langage pour la face sont les deux pôles d’un même dispositif.

L’homo sapiens réalise la dernière étape connue de l’évolution hominienne et la première où les contraintes de l’évolution zoologique soient franchies et incommensurablement dépassées. Les conditions nouvelles de développement offertes à l’outil et au langage sont approfondies dans cet ouvrage classique.