Miki Nitadori: les arts de soi appliqués à tous

Les grand événements, comme dit Nietzsche, arrivent comme les chats, à pas de velours. Lycée Branly, je ne vais donc pas vous parler de l’incident qui s’est produit un jour à la Cité, vous raconter un fait divers, une histoire d’intoxication sur les jeunes de banlieues.

Je vais vous parler d’une grande idée, le combat de Miki Nitadori. Elle est venue à Châtellerault, accueillie par le prof d’Arts appliqués, et financée par la Région.

Miki Photo

Miki et la Photo

Etrangère, parisienne, japonaise, américaine, elle a fermé l’espace public de sa douce familiarité et, tranquillement, en prenant le temps, commencé son expérience: mener son combat au Lycée Branly, donner des gestes à voir et articuler des vues, faire vivre la classe au rythme de l’attente et de la création. Chaque semaine, elle va à Paris, développe, revient.

Phase de révélation

Phase de révélation

Accueillie par Jean Michel Denis, le prof, dont nous avons eu l’occasion de présenter l’ancienne classe avec son fameux chat d’Orléans,  Miki Nitadori est venue parler de photo, dans la nouvelle salle d’arts appliqués bien équipée d’un vidéo projecteur (merci la Région dit le Prof). Elle est aussi venue parler d’écriture, de résistance et de petits gestes qui sauvent.

Première photos

Premières photos

Alors on y va, la fabrication d’une oeuvre d’art, la photographie de classe, le journal personnel et l’autoportrait, le monde est fait de cette matière. Mais qui fait mon portrait? Qui écrit mon journal? Qui me fige dans l’espace intime du regard des autres, de ces banales photos que Miki aurait trouvées dans une poubelle  de Saint-Michel ou dans la rue Mouffetard, la rue des sorcières?

Un appareil photo c'est commun

Un appareil photo en commun

Pour apprendre à se raconter dans ce qu’il y a de plus commun, une photo de classe, ou une photo pour mes amis de blog, Miki entraîne le groupe au cœur de l’intime et du collectif; étrange combat menée par les élèves du Lycée Branly,  car parler de soi devant une caméra est difficile, on s’expose, il faut franchir un film plastique, celui qui fige l’autre en public.  Mon premier Blog est privé, public? Le monde moderne a besoin de Miki.

Jean-Michel Denis

Jean-Michel Denis

« J’utilise des photos prises dans un espace clos parce qu’on y tire le rideau et l’espace public devient privé, l’être s’y montre plein cadre, effectuant des gestes, des signes qui sont comme des outils qui donnent les moyens de combattre pour la survie quotidienne. Les surfaces noires des portraits évoquent pour moi la vie privée, cet espace intime où réside la force qui nous permet d’affronter l’environnement. »

Les arts de soi appliqués à tous

Les arts de soi appliqués à tous

« Avec Combat, manuel de survie quotidienne, j’ancre mon travail davantage encore dans l’expérience de chacun, au jour le jour, convaincue qu’il peut parfois être utile de s’aider, de s’inspirer, de s’encourager, de se réconforter de quelques gestes judicieux pour résister, aller de l’avant, se construire, se préserver… Et qui peut dire que l’adolescence n’est pas un de ces moments critiques où se construire, partager ce qui soulage et fait sens n’est pas primordial? »

Miki Nitadori

Changement climatique et démographique au Sahel

Le Sedelan est un service d’édition en langues nationale du Burkina Faso. Nous connaissons son existence grâce à Françoise Gallois, qui dirige l’association Toubabou Farafi à Lésigny-sur-Creuse. Le Service se propose de Publier des documents dans les langues nationales du Burkina Faso pour les mettre à la disposition de ceux qui ont fait l’effort d’apprendre à lire et à écrire… Il se propose également de soutenir les organisations rurales dans leurs efforts de communications par l’intermédiaire d’un blog très intéressant sur le monde paysan, les agricultures en Afrique, la souveraineté alimentaire, les politiques agricoles et l’environnement. Ce service est né en 1997 à l’initiative du P. Maurice OUDET, des Missionnaires d’Afrique, pour répondre aux besoins d’information et de formation du monde rural.

L’importance des sols face à la crise climatique. Cet article montrait comment les cultures industrielles étaient responsables pour une part importante de la détérioration des sols et des terres de notre planète. Qu’en est-il au Sahel?

www.abcburkina.net

Burkina Faso Agriculture

Burkina Faso Un sol fatigué

Alfred Tomatis: Pourquoi Mozart?

Alfred Tomatis se demandait pourquoi Mozart et si je me souviens bien de son bouquin, la réponse était parce que le cosmos est un fœtus. Tu sais, le fœtus qu’on voit à la fin de l’Odyssée de l’espace 2001 de Stanley Kubrick. On entend souvent dire que ce film est difficile à comprendre. Quand on a lu Tomatis, c’est tout sauf difficile. Y compris la scène du sifflement sur la lune, quand les terriens découvrent le monolithe pour la seconde fois. L’univers est sonore parce que le son en est la matière fondamentale. Parce que les ondes, c’est la matière même des choses. La lumière est musicale. Alors pourquoi Mozart, parce que ce type entendait l’ensemble d’une symphonie ou d’un concerto comme un tout avant de l’écrire. C’est du moins ce que prétendait Heidegger, le philosophe. Et Tomatis dira dans un bouquin consacré à la question, Pourquoi Mozart, que effectivement c’est une aptitude à entendre ça, ce qui se passe au plan de l’oecumène*, pour emprunter un terme à un autre philosophe, Gilles Deleuze.

J’ai trouvé une vidéo ou Alfred Tomatis s’exprime à propos de la propriété acoustique des églises, une bonne raison de lutter pour leur meilleur emploi dans un monde arrogant: Eh bien dans une église nous avons la chance d’être dans un violoncelle pratiquement puisque le fait de parler fait chanter les parois et en plus la structure est telle que tout a été étudié pour que sur le plan acoustique tout s’éveille. Alors que si on entre dans une chambre sourde à un moment donné il faut faire un effort considérable et la contraction n’est plus la même. Quand nous avons la chance de vivre dans un milieu réverbérant comme celui-ci, premièrement notre centre de gravité change, nous avons le sentiment d’être happé en hauteur. Le propre des cathédrales est de changer notre centre de gravité et de nous donner un appel de verticalité par le son qui est happé en partie haute. L’influence d’un milieu réverbérant sur l’être humain est considérable car il donne un stimulation dont nous avons besoin pour que le cerveau puisse avoir toujours son appel dans sa fonction de créativité donc d’appel à la conscience. Tandis qu’un milieu qui à l’inverse tendrait à être une déprivation sensorielle arrive à nous induire à un état de non-créativité, pratiquement la démolition de structure, jusqu’à un moment donné renfermer un état dépressif pouvant aller au suicide. Parmi les choses qu’il faut donc éviter chez soi, si on considère que le son est nécessaire, au moins autant que l’alimentation que l’on prend: il ne faut s’amuser à feutrer partout comme on le fait maintenant en voulant vivre dans un milieu ouaté. Sur le plan analytique c’est peut-être un appel à un cocon que l’on cherche. Mais on a oublié que le premier cocon que l’on cherche, en tout cas celui dans lequel on ne vit plus était particulièrement sonore. Il ressemblait plus à l’ambiance qu’on croise dans les églises qu’à celle qu’on croit trouver en se mettant la tête dans du coton.

L’autre jour, j’ai eu la chance de croiser la Messe en Ut (par Jean-Pierre Lo Ré), à l’église de la Trinité, proche de la gare Saint-Lazare, à Paris. Je comprends tout à fait qu’on puisse vouloir tirer sur l’ambulance et laisser les églises à l’abandon. Mais je crois que c’est dommage. Car il existe dans ces églises deux vertus principales. La première, elle nous rappelle notre tendance millénaire à clouer des causes au pilori, qui ne sont pas toujours des croix, mais cela revient au même. De plus, même si contrairement à la Sainte-Trinité de Paris, les églises ne sont pas toujours chauffés et dotées d’un beau parquet de bois qui les rends confortables, elles présentent un autre gros avantage, c’est leur résonance. Ce son , qui font d’elles de formidables technologies musicales à l’abandon. Et cette seconde vertu n’est pas moins fondamentale que la première. Je voudrais enfin que l’on déclare l’église de Lésigny-sur-Creuse d’utilité publique pour une troisième raison. Elle est souvent ouverte et on peut y trouver un livre, les évangiles, qui, tout bien pensé, est le premier à énoncer les principes de la République. Et c’est sans doute pour cette raison que Marianne le regarde de travers. Rendez-vous en 2012.

Oecumène est un mot utilisé dans l’antiquité gréco-romaine pour nommer la terre habité, ou du moins la terre connue. Dans son sens moderne le mot désigne l’ensemble de la civilisation de l’Eglise Catholique.

Une des tâches fondamentales de l’Etat, c’est de strier l’espace sur lequel il règne (…). Non seulement vaincre le nomadisme, mais contrôler les migrations, et plus généralement faire valoir une zone de droits sur tout un «extérieur», sur l’ensemble de flux qui traversent l’oecumène, c’est une affaire vitale pour chaque Etat.

Repenser l’espace dans la guerre réticulaire, Gilles Deleuze & Félix Guattari, 1980: 479

CLIC, un engagement local

C’est quand on croit avoir quitté le Poitou qu’on le retrouve au détour d’une réunion sur le développement durable, en plein Gers, en plein Sud-Ouest. Le Poitou, le Poitou-Charentes pourrait-on préciser, s’est retrouvé là, à une assemblée d’élus locaux et de citoyens qui débattaient sur les pertinence de l’appellation de «Pays», de ce qu’on pouvait y faire, comment, pourquoi, avec qui.

A ce titre, les élus gersois et plus précisément son conseil de développement n’ont pas daigné inviter François Nivault, Animateur Syndicat Mixte dans le «Pays des six vallées» juste au Sud de la capitale poitevine.

François Nivault Clic

François Nivault

François Nivault, digne représentant de la région, trentenaire, études de géographique et d’animation culturelle en poche s’est lancé il y a peu dans l’administration locale en étant chargé du CLIC. Qu’est-ce qui se cache donc derrière ce spécieux patronyme? C comme Contrats, L pour Locaux, I et Iniatives, C de Climats.

Contrats Locaux Initiatives Climats
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Le CLIC, s’est d’abord une aventure qui débute en 2007 lorsque la Région Poitou-Charentes lance un appel à projet, pour ce fameux CLIC, l’objectif? Celui d’abord de favoriser la rencontre, la concertation sur des projets, des initiatives relatives au climat, à l’énergie et donc au développement durable. Sont donc concernés : acteurs du panneau solaire, urbanistes, géographes, politiques, artistes,…

rechauffement-climatique

L’objectif, c’est ensuite un partage d’expérience pour répondre à la question : de quoi est riche mon territoire? Cette réflexion gagne à être menée car on tente de rentrer dans la case du développement en s’appuyant sur les richesses spécifiques d’un territoire ou d’un pays afin de mieux exploiter et répartir les forces propres à celui-ci. L’action est donc écologique, géographique et citoyenne.

De l’avis même de l’intéressé, avec qui nous avons pu beaucoup échanger, le Pays est un cadre spatial, humain et politique adapté à la démarche dans laquelle il s’est engagé.

Pour connaître ce en quoi consiste exactement le CLIC, pour s’informer sur les actions concrètes qui ont été mené en territoire poitevin, il suffit d’un Clic sur le lien suivant :

CLIC ICI

Bizarrement, le CLIC n’est pas entré dans tous les Pays, certains ne répondant tout simplement pas à l’appel régional. C’est le cas du Châtelleraudais, c’est vrai aussi pour les Pays Vals de Gartempe. Pourtant, comme le rappelle Mr NIVAULT, dès 2012, chaque pays sera obligé d’adopter ce CLIC. Et le clac! Dire que tout le monde ne voulait pas jouer le jeu, c’est loupé. L’art de la concertation autour du développement durable, l’art de décider, trancher vont donc s’immiscer dans un domaine où le temps presse, où les élus doivent agir.

Et puis la matinée s’est achevée, au bout de 4 heures de discussion. François NIVAULT a pris ses affaires ranger son CLIC dans son ordinateur, a pris ses CLIC et ses CLAC en espérant avoir insufflé une dynamique nouvelle à un territoire désireux de s’engager pleinement dans des initiatives citoyennes.

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